Archive pour 26 septembre 2008

Arme Berliner Arbeiter

On répète sans cesse que le gros handicap de Berlin, c’est le peu de jobs bien payés.

Le Amt für Statistik Berlin-Brandenburg a publié des chiffres assez révélateurs sur la question cette semaine.

Seuls 41% des Berlinois peuvent vivre de leur travail (moyenne fédérale 41.7%). En 2007, 15.8% des habitants de la capitale étaient entièrement dépendants d’aide sociale pour vivre, le plus haut pourcentage en Allemagne. 20.7% des Berlinois sont dépendants de leurs proches, alors que 22.8% sont retraités. Enfin, 20000 personnes vivent de leurs propres fortunes.

Paradoxalement, la situation est meilleure dans le Land du Brandebourg: 44.7% vivent de leur travail, 10% reçoivent de l’assistance sociale (le taux le plus bas en ex-RDA), 18% se font aider par leurs proches alors que le Land compte 26.5% de retraités. 4000 personnes sont en mesure de subvenir à leurs besoins avec leur fortune personnelle.

47.2% des Berlinoises et 46.2% des Brandebourgeoises ont un emploi, les deux plus fortes proportions en Allemagne (où, je le rappelle, la maman au foyer est encore une image très séduisante). Cependant, les femmes gagnent encore 15% moins que les hommes en moyenne.

Arbeitsmarkt Berlin

Et un vieux tableau sur les salaires à Berlin…

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Armes Berlin, Armes Ostdeutschland!

Plus tôt cette semaine, le Berliner Morgenpost a publié quelques textes sur « l’état de l’unité » – un bilan annuel de l’ex-RDA, 19 ans après la chute du régime communiste.

En deux mots, disons que ça va encore mal. Il faudra encore une décennie avant de rattraper l’Ouest, encore que j’en doute presque: année après année, on repousse la date tant attendue. De plus, il est désormais confirmé que les voisins ex-communistes s’en tirent mieux que les 5 Länder formant l’ancienne Deutsche Demokratische Republik.

Examinons les faits:

– L’exode de la population, 2% sur 10 ans, est le problème principal. Faute d’emplois et débouchés, les jeunes et les travailleurs qualifiés quittent en masse. Les femmes étant plus nombreuses parmi les candidats au départ, il en découle une pénurie de conjointes pour les hommes – en plus d’une très faible natalité. Malgré toutes les aides offertes par l’État, Berlin a un des plus faibles taux de natalité d’Europe: 1.18 enfant par femme.
– Le chômage demeure endémique: 12% en moyenne, le double de l’Ouest. Les régions de l’Est peinent à attirer des investisseurs. Sans oublier que les gens de la région demeurent plus longtemps sans emploi que la moyenne allemande ou européenne.

Découragés, les ex-Allemands de l’Est, se sentant comme des citoyens de deuxième classe, donnent leurs votes aux néo-nazis du NPD. Personellement, j’y vois un très grave problème. C’est un frein à ces étrangers qui voudraient investir dans ces régions, et c’est également un frein à ceux qui iraient s’y établir. D’ailleurs, je ne me suis jamais gêné pour dire qu’ils étaient responsables de leur malheur sur plusieurs points.

Il est établi que la région ne peut pas vivre sans les milliards de l’Ouest, le gouvernement fédéral cherche donc à empêcher que les transferts soient diminués avant l’échéance de l’actuel pacte de solidarité en 2019.

Quant à Berlin, la capitale allemande a connu une croissance économique pratiquement nulle entre 2000 et 2005. À l’exception de Deutsche Bahn, aucune grande entreprise n’y a son siège social.

Les textes du Berliner Morgenpost:
L’est est-il en train de mourir?
Quand tout le monde s’en va


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