Si vous lisez ceci dans La Presse prochainement, je serai démasqué….
Le jeudi 9 novembre 1989, j’étais à la maternelle de l’École Saint-Joseph à Saguenay. Non, je n’étais pas le professeur mais bien un des élèves. À 5 ans, déjà très curieux de nature, je ne me doutais pas de ce que j’allais apprendre dans les heures et les jours qui allaient suivre allait alors encore faire partie de mon quotidien 20 ans plus tard.
Lorsque j’ai pris connaissance de cette nouvelle, je n’ai pas pu m’arrêter de poser des questions. Comment ça, un Mur dans une ville? La réponse, me disaient mes parents désemparés, se trouvait dans des livres. Et c’est alors que j’ai commencé à chercher. Bien entendu, je comprenais très peu alors il m’a fallu quelques années avant que je puisse réellement savoir comment tout cela avait été possible mais j’y suis arrivé.
Dès les premiers instants, j’ai été séduit par cette ville où le 20ième siècle a été façonné. J’ai lu des centaines de pages, vu des heures de films, de documentaires… J’ai même appris l’allemand, que j’ai pratiquement maitrisé en l’espace de 18 mois, par amour pour ma ville.
J’ai dû patienter 17 ans avant d’y mettre les pieds pour la première fois. Après m’avoir fait frissonner devant ma télé, voilà qu’elle m’émouvait jusqu’aux larmes tandis que je découvrais, pour de vrai cette fois, le Kurfürstendamm, Unter den Linden, Alexanderplatz, mais aussi Spandau, Köpenick, Hohenschönhausen. J’avais atteint mon septième ciel, plus rien au monde ne pouvait me rendre plus heureux que cet été 2006.
Armé de toute cette passion et de cet impressionnant bagage de connaissances, je ne pouvais faire mieux que devenir guide touristique. Dommage que mon grand rêve de devenir allemand ce soit heurté aux tracasseries administratives, mais à mon âge il est encore trop tôt pour abandonner mon projet d’y vivre toute ma vie.
Vingt ans plus tard, le lundi 9 novembre 2009, je serai à la maison. J’assisterai en personne aux cérémonies devant la Porte de Brandebourg, exactement au même moment où Günther Schabowski annonçait aux Allemands de l’Est qu’après 28 ans, la porte de la cage était ouverte. Il n’y a aucun autre endroit au monde où je voudrais passer cette anniversaire historique. Et pour rien au monde je n’aurais manqué ce rendez-vous.
Comme le disait John F. Kennedy le 22 juin 1963, « (…) I take pride in the words… Ich bin ein Berliner ».
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