Histoire de se mettre dans l’esprit des Fêtes, voici la traduction (de moi!) d’un texte de Martin Ågerup, directeur du think tank libéral/libertarien danois CEPOS. Publié dans Politiken, proche du parti social-démocrate, lundi:
« Noël n’est surement pas quelque chose d’heureux pour vous les conservateurs » m’a dit un jour quelqu’un.
« Pourquoi crois-tu cela »? ai-je demandé avec étonnement.
« Parce que Noël, c’est la fête des cadeaux et de la générosité »
Si vous désirez un État-providence plus petit, qui laisse aux citoyens plus de leur argent, vous êtes perçu comme un pingre – un avare comme le personnage de Ebenezer Scrooge dans « A Christmas Carol » de Charles Dickens. Il était un homme qui n’aimait pas Noël, il devait sûrement être de droite. Vraiment?
Si vous lisez « A Christmas Carol » plus en profondeur, on découvre que ce n’est pas un plaidoyer en faveur d’un État omniprésent avec des prestations financées par les impôts. Le message de Noël de Dickens est plutôt à l’opposé, la responsabilité individuelle.
Que fait Mr. Scrooge quand un représentant d’un philantrope privé lui demande une contribution pour les pauvres?
Mr. Scrooge se dégage de toute responsabilité et le renvoie à l’État: Nous avons des prisons, des asiles de travail et des lois sur les pauvres, dit Scrooge. Comme contribuable qui finance ces institutions, Scrooge juge que ces gens peuvent y aller.
Le message de Noël de Dickens est comment on peut personnellement s’impliquer dans la vie des gens. L’engagement personnellement vient de soi et ne peut être remplacé par l’État et, si on devient comme Scrooge, on finit pauvre et seul.
Le camp conservateur – libéralisme et conservatisme ensemble – n’est pas opposé à la générosité et l’abnégation de soi. Il est plutôt sceptique du droit des politiciens de décider quelle forme de générosité ils peuvent nous imposer.
Il y a une énorme différence entre être généreux avec son propre argent et agir au nom des autres avec leur argent et sans leur consentement.
C’est une perversion d’un des plus beaux traits de caractères humains de forcer la générosité avec les taxes de solidarité et le transfert de revenus pour la charité. Prenez un numéro, attendez dans la file et recevez un peu de charité quand votre tour auprès du fonctionnaire est arrivé.
Mon ami, aucune étude danoise n’a analysé les opinions politiques vis à vis la générosité. Mais il y en a beaucoup aux USA. Et elles disent toutes la même chose: les Américains de droite sont plus généreux que ceux de gauche, même si l’on compense la différence de revenus.
En d’autres termes, le conservateur donne plus à la charité que le gauchiste à revenus égaux.
On pourrait supposer que c’est parce que les conservateurs donnent plus à leur église, mais en fait ils donnet beaucoup plus pour les pauvres Américains et du Tiers Monde.
Une explication pour cette différence est que les gauchistes sont plus hésitants à s’aider eux-mêmes puisqu’ils croient que c’est à l’État de le faire. Pendant que les conservateurs croient dans une plus grande proportion qu’il en est de la responsabilité personnelle. Dans cette perspective, ce sont les Américains de gauche qui agissent comme Scrooge.
La générosité de Jésus, telle que décrite dans la Bible, consiste en un sacrifice de soi que l’on pourrait rarement attendre des gens ordinaires.
Mais nous venons tout juste d’être témoin du contaire. Un cirque disgracieux où les politiciens du monde se sont comportés en sauveurs sans aucune humilité.
L’hypocrisie est intolérable. Les politiciens danois ont parlé du Danemark comme étant un pionnier des énergies alternatives. La vérité est que nous sommes un exportateur net de pétrole et 80% de notre électricité est produite avec du charbon.
Comprenez-moi bien: je n’ai pas de problème avec le pétrole ou le charbon, mais avec l’hypocrisie.
Le « climat alarmiste » anglais Sir Nicholas Stern a récemment affirmé dans un entrevue au Times que la situation du climat est si grave que la population mondiale devrait cesser de manger de la viande parce que ça cause beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. Mais l’homme n’est pas végétarien et n’a aucune intention de le devenir.
Al Gore termine son film oscarisé sur les changements climatiques avec beaucoup de suggestions pour économiser l’énergie. Mais sa propre maison utilise 20 fois plus d’énergie que le foyer américain moyen.
On peut en dire beaucoup sur le vieux Scrooge, mais hypocrite – il ne l’était pas.