La semaine dernière, j’ai dénoncé le fait que l’UE s’apprêtait à aider la Grèce alors que les Allemands, les Français et les autres ont aussi des finances publiques médiocres. Bien, plus je lis là-dessus, plus je suis convaincu de ma position.
Les Allemands prennent désormais leur retraite à 67 ans à 41% de leur salaire, tel est le résultat (d’une) des réformes entreprises pour redresser les finances publiques sous l’ère Schröder (et continuées par Merkel). En Grèce, on parle de hausser l’âge de 61 à 63 ans à 94% du salaire. Je peux bien croire que l’humain est fondamentalement bon mais de là
à supposer que l’on va aider des gens à se payer des choses qu’on ne peut plus se permettre nous-mêmes…
C’est aussi une insulte à des pays comme l’Italie, le Portugal, l’Irlande qui font des efforts sans attendre les bailouts de Bruxelles.
Mais, au fond, le pire pour les eurocrates, c’est le verdict lapidaire de l’opinion publique allemande: ils sont 53% à supporter l’expulsion de la Grèce de la zone euro.
Gérald Fillion revient là-dessus sur son « carnet » en citant la revue française « Alternatives économiques ». Ne connaissant pas ce titre, je me suis empressé de le googler pour m’apercevoir que mon « préjugé » s’est avéré fondé:
Ligne éditoriale [modifier]
Proche du keynésianisme, Alternatives économiques traite également des thèmes altermondialistes et se montre critique vis-à-vis du néolibéralisme et de l’école néoclassique. Le journal revendique explicitement une ligne éditoriale « de gauche ».
C’est un des périodiques les plus appréciés parmi certains membres du mouvement altermondialiste et la revue fait partie, comme personne morale, des membres fondateurs de l’association Attac.
Et devinez quoi?
Positionné aussi comme outil pédagogique, Alternatives économiques est, en France, promu par de nombreux enseignants de sciences économiques et sociales. Présente dans les manuels scolaires du secondaire, elle est parfois une source des sujets de l’épreuve d’économie du baccalauréat. Des tarifs avantageux sont proposés par la revue pour des abonnements scolaires.
Certains critiquent l’orientation néo-keynésianisme ou altermondialiste d’Alternatives économiques. Ainsi La Tribune affirme que le journal appartient à « la gauche de la gauche »[1] ; pour Le Figaro ses couvertures sont « antiglobalisation »[3].
D’autres insistent sur la trop grande place accordée selon eux au « social » au détriment de la vie des entreprises, comme l’ALEPS[4] ou l’Ifrap. Ce dernier, un think tank libéral-conservateur, juge le journal en bonne partie responsable du « mépris » supposé de l’éducation nationale envers l’entreprise et les entrepreneurs, et de la présentation de la mondialisation comme d’une « menace » et de l’« étatisme » comme un bienfait auprès des élèves[5]. Ces idées sont également défendues par le petit patronat[6] et une partie de la presse économique (L’Expansion , Capital).
Pour ces critiques, le journal est en partie responsable de la diffusion d’idées antilibérales dans l’enseignement français et comme l’une des causes d’une défiance vis-à-vis de l’économie de marché dans l’esprit des élèves, du fait de son utilisation en classe et par les éditeurs de manuel. Certains reprochent donc aux éditeurs et auteurs de manuels d’accorder une place trop importante au journal dans leurs ouvrages. Selon Les Échos, Alternatives économiques représente 30 % des sources de presse des manuels Bordas et Hachette[7]). Ces chiffres sont confirmés par une étude de l’APSES, qui précise que la presse quotidienne et la presse magazine représente les deux-tiers restants. Cette même étude relativise cependant cette vision en rappelant que toutes sources confondues, Alternatives économiques représente 8,6 % des sources chez Hachette et 2,8 % chez Bordas. En effet, les publications scientifiques et les rapports publiés par l’INSEE, l’INED, le Conseil d’analyse économique ou le Sénat français forment l’essentiel des sources chez tous les éditeurs analysés par l’étude[8].