Vendredi soir, j’ai été agréablement surpris de voir Julien Gagnon le président de la Commission-Jeunesse du PLQ défendre la mondialisation de la culture face à Lorraine Pintal et François Rebello du PQ. Mais je vais vous dire un secret: il était bon mais encore trop mou. Je leur aurais rentré dedans plus que ça! J’aurais défendu la liberté non-négociable du consommateur de consommer ce qu’il veut, n’en déplaise à l’État et aux lobbys. Lobbys qui, en passant, incluent les majors du cinéma et de la télévision qui restreignent la circulation du contenu avec toutes sortes de droits territoriaux.
Tranche de vie: Il y a deux semaines, YLE TV2 diffuse le plus grand film finlandais de tous les temps « Talvisota » sur la Guerre d’Hiver contre l’URSS en 1939. J’aurais pu le regarder légalement sur le site de YLE mais le vidéo était réservé à la Finlande, donc je l’ai piraté.
Pour un chanteur, chanter en anglais ou en français relève du même choix que fait un sculpteur (bois ou plâtre) ou un peintre (huile ou aquarelle) selon moi. Ceci dit, je suis d’accord avec ce que Charles Aznavour disait sur RDI ce matin: il faut au moins utiliser correctement la langue que l’on choisit. On s’entend qu’un Français qui chante n’importe quoi en anglais ne fera pas carrière hors de France!
J’aurais aimé leur donner les exemples de grands groupes de médias privés européens (NRJ, RTL, SBS) qui donnent une grande place à la musique du pays de leurs stations de radio parce que le public en demande. Qu’ils ne négligent pas non plus les choix « éditoriaux » des radios commerciales, peu importe où.
Enfin, je m’éloigne.
Il est étrange de voir qu’au Québec on parle de la « Journée de la Francophonie » alors que dans la presse islandaise, pourtant anglophone selon Louise Beaudoin et ses amis, on a parlé de la Semaine de la Francophonie avec des activités à Reykjavik.
Suis-je attaché au français? Oui. Si je suis prêt à réclamer mes droits à l’échelle locale, évidemment, par contre je trouve énormément d’arrière-garde cette lutte que les activistes francophones mènent à l’international. Dans ma tête, le français et le finnois sont la même chose. À l’heure où la France perd de l’influence en Europe, où l’Asie se lève, il est temps de passer à autre chose. Le fait que l’ONU, la Commission européenne ou d’autres organisations internationales utilisent moins le français ne signifie rien quant à son statut comme langue nationale.
On m’a déjà attaqué, sur un certain blogue d’une personne affiliée à la SSJB, car j’ai écrit que le français avait aussi son côté impérialiste. Dans La Presse, on se réjouit des progrès du français en Afrique! Le français en Afrique (tout comme l’anglais d’ailleurs), c’est la langue du colonisateur. Les Québécois qui considèrent légitime de s’en prendre l’anglais parce qu’ils nous a été amené par les Britanniques ne devraient en aucun cas être d’accord avec la défense du français en Afrique! C’est un non-sens.
Surtout qu’on est tellement concernés par l’impérialisme linguistique que des organismes manifestent contre des noms de commerce non traduits quand ils sont en anglais (Sleep Country Canada en Outaouais) mais on laisse ceux en danois (Jysk à Laval et Québec)…même s’ils sont traduits ailleurs (Dänisches Bettenlager en Allemagne, Rúmfatalagerinn en Islande) parce que le Danemark ne menace pas le Québec.
Ou parce que ça fait 40 ans que le Prince Henrik (Français d’origine) « résiste » à apprendre le danois comme il faut?