20 mars, Journée de la Francophonie

Vendredi soir, j’ai été agréablement surpris de voir Julien Gagnon le président de la Commission-Jeunesse du PLQ défendre la mondialisation de la culture face à Lorraine Pintal et François Rebello du PQ. Mais je vais vous dire un secret: il était bon mais encore trop mou. Je leur aurais rentré dedans plus que ça! J’aurais défendu la liberté non-négociable du consommateur de consommer ce qu’il veut, n’en déplaise à l’État et aux lobbys. Lobbys qui, en passant, incluent les majors du cinéma et de la télévision qui restreignent la circulation du contenu avec toutes sortes de droits territoriaux.

Tranche de vie: Il y a deux semaines, YLE TV2 diffuse le plus grand film finlandais de tous les temps « Talvisota » sur la Guerre d’Hiver contre l’URSS en 1939. J’aurais pu le regarder légalement sur le site de YLE mais le vidéo était réservé à la Finlande, donc je l’ai piraté.

Pour un chanteur, chanter en anglais ou en français relève du même choix que fait un sculpteur (bois ou plâtre) ou un peintre (huile ou aquarelle) selon moi. Ceci dit, je suis d’accord avec ce que Charles Aznavour disait sur RDI ce matin: il faut au moins utiliser correctement la langue que l’on choisit. On s’entend qu’un Français qui chante n’importe quoi en anglais ne fera pas carrière hors de France!

J’aurais aimé leur donner les exemples de grands groupes de médias privés européens (NRJ, RTL, SBS) qui donnent une grande place à la musique du pays de leurs stations de radio parce que le public en demande. Qu’ils ne négligent pas non plus les choix « éditoriaux » des radios commerciales, peu importe où.

Enfin, je m’éloigne.

Il est étrange de voir qu’au Québec on parle de la « Journée de la Francophonie » alors que dans la presse islandaise, pourtant anglophone selon Louise Beaudoin et ses amis, on a parlé de la Semaine de la Francophonie avec des activités à Reykjavik.

Suis-je attaché au français? Oui. Si je suis prêt à réclamer mes droits à l’échelle locale, évidemment, par contre je trouve énormément d’arrière-garde cette lutte que les activistes francophones mènent à l’international. Dans ma tête, le français et le finnois sont la même chose. À l’heure où la France perd de l’influence en Europe, où l’Asie se lève, il est temps de passer à autre chose. Le fait que l’ONU, la Commission européenne ou d’autres organisations internationales utilisent moins le français ne signifie rien quant à son statut comme langue nationale.

On m’a déjà attaqué, sur un certain blogue d’une personne affiliée à la SSJB, car j’ai écrit que le français avait aussi son côté impérialiste. Dans La Presse, on se réjouit des progrès du français en Afrique! Le français en Afrique (tout comme l’anglais d’ailleurs), c’est la langue du colonisateur. Les Québécois qui considèrent légitime de s’en prendre l’anglais parce qu’ils nous a été amené par les Britanniques ne devraient en aucun cas être d’accord avec la défense du français en Afrique! C’est un non-sens.

Surtout qu’on est tellement concernés par l’impérialisme linguistique que des organismes manifestent contre des noms de commerce non traduits quand ils sont en anglais (Sleep Country Canada en Outaouais) mais on laisse ceux en danois (Jysk à Laval et Québec)…même s’ils sont traduits ailleurs (Dänisches Bettenlager en Allemagne, Rúmfatalagerinn en Islande) parce que le Danemark ne menace pas le Québec.

Ou parce que ça fait 40 ans que le Prince Henrik (Français d’origine) « résiste » à apprendre le danois comme il faut?

Libé Libé

2 Réponses to “20 mars, Journée de la Francophonie”


  1. 1 matvail2002 dimanche, 21 mars 2010 à 15:20

    En fait, je suis francophone (et j’essaie d’utiliser la langue le mieux possible comme outil de communication plus qu’outil de nationalisation et d’ingérence sociale) mais le problème que la langue française vient de deux éléments:

    -Son étatisation constante et surtout du fait que la langue française est devenue un truc contrôlé par des fonctionnaires ou des groupes qui utilisent certaines méthodes qui sont douteuses car parfois il est évident que certains personnes dans ces groupes ont des réflexes qui ressemblent beaucoup à des tactiques du genre Front National. En passant, je considère que le plus grand organisme de régulation du français n’est pas étatiques mais bien deux organismes privés qui sont Hachette (Larousse) et les Éditions du Robert.

    -Tu as aussi parfaitement raison de dire que ceux qui critiquent le côté impérialiste de la langue anglaise, ne réalisent pas à quel point qu’il ne réalisent que les français étaient souvent ceux qui étaient les plus Jacobins pour la langue dans les colonies, du moins que je comprends parfaitement qu’une langue internationale ou du moins un pidgin standard serve de langua franca dans un pays donné comme en Inde, où l’anglais est considéré comme une langue neutre.

    P.S: Aznavour chante en anglais (et aussi dans sa langue natale, je crois qui est l’arménien) mais au moins (et cela comme beaucoup de francophones outre-atlantique qui ont une véritable connaissance de la culture populaire Américaine dans leur cour), il est capable de dire qu’il faut chanter correctement dans une langue comme dans l’autre. En France, malheureusement, on utilise malheureusement souvent une espèce d’anglais cacophonique à mon avis comme que l’on retrouve entre autres dans certains artistes venant des Pays Scandinaves.

  2. 2 matvail2002 dimanche, 21 mars 2010 à 19:20

    Dans 200 ans, nous allons tous parler le Mandarin…..ou l’Espéranto!

     »Le français en Afrique (tout comme l’anglais d’ailleurs), c’est la langue du colonisateur. Les Québécois qui considèrent légitime de s’en prendre l’anglais parce qu’ils nous a été amené par les Britanniques ne devraient en aucun cas être d’accord avec la défense du français en Afrique! C’est un non-sens. »

    C’est un peu tabou comme sujet mais à vrai dire, que fait le gouvernement du Québec pour encourager l’emploi des langues autochtones? J’ai eu un prof d’université d’origine américaine qui était francophile spécialisé dans la question autochtone qui me dit que le gouvernement du Québec a été attitude de nombrilisme face à cela.

    À vrai dire, même que le français a été une langue colonisatrice même en France, car c’est seulement après la fin du 18ième siècle que la France a eu une langue commune qui était le Parisien. En effet, il est évident de dire que les francophones d’Amérique du Nord parlent généralement une langue qui s’apparante plus au Normand, au Picard ou au Poitevin qu’au Parisien classique.

     »Surtout qu’on est tellement concernés par l’impérialisme linguistique que des organismes manifestent contre des noms de commerce non traduits quand ils sont en anglais (Sleep Country Canada en Outaouais) mais on laisse ceux en danois (Jysk à Laval et Québec)…même s’ils sont traduits ailleurs (Dänisches Bettenlager en Allemagne, Rúmfatalagerinn en Islande) parce que le Danemark ne menace pas le Québec. »

    Que les fanatiques de la langue voulant encore une étatisation plus grande (et même un de mes cousins qui travaille à l’OQLF trouvent qu’ils sont un bande de tarés qui font souvent des plaintes carrément stupides) disent que Sleep Country est un méchant nom de commerce me fait dire que ces gens doivent probablement vivre dans un monde assez hors de la réalité pour comprendre qu’ils existe 354340843934 de choses plus importantes au monde que de chiâler contre un nom de magasin.

    En plus, cet organisme fait des publicités (probablement du temps d’antenne gratuit) à la télévision locale, du genre achetez local  »en français » avec un message subliminal en disant quasiment évitez d’acheter à Ottawa car se sont des méchants anglais là-bas! (Ah! Je comprends maintenant ton dégoût suprême du protectionnisme local surtout que Ottawa-Gatineau sont comme les deux rives de Chicoutimi!)

    Par contre, selon la tête un fonctionnaire à l’étatisation de la langue, Jysk doit faire plus exotique que le magasin du lit Danois!


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