Hier soir, LCS voulait me parler sur MSN mais j’étais occupé à pondre ma traduction française du programme des Sverigedemokraterna. Ce soir, quand il l’a lu, il a sursauté: Comment un parti aussi interventionniste pouvait-il être qualifié d’extrême-droite? S’il l’est en Suède, disait-il, c’est sûrement que les autres partis le sont encore plus.
S’en est suivi plus d’une heure de débat que je n’aurais jamais cru à avoir avec quelqu’un dont l’argument préféré est souvent « Mais rappelle-toi tes cours de science po ».
En bon apparatchik, il ne voit que de la stratégie, du populisme en politique. Aucune analyse intellectuelle des idées. Le classement gauche-droite, selon lui, ça a tout à voir avec le baromètre de la société et ça varie partout.
Je ne peux qu’être partiellement d’accord avec cette affirmation. Évidemment, ce qu’on appelle « la droite » en France n’a pas la même signification qu’aux États-Unis. Mais je trouve que c’est manquer à son devoir d’analyse que d’y aller avec « Oh wow la Suède est vraiment à gauche si l’extrême-droite propose des garderies d’État gratuites ».
Bien sûr que le contexte local joue dans l’offre des partis politiques. Mais analyser veut dire aller au-delà de ces facteurs d’externalité. Les partis d’extrême-droite trouvent souvent tout un bassin d’électeurs de gauche, ne faudrait-il pas alors expliquer que leurs programmes sont souvent aussi anti-capitalistes, interventionnistes et protectionnistes que l’extrême-gauche? Ce n’est pas une critique, je leur demande juste d’assumer que le brun est plus proche du rouge que l’on le laisse croire!
Quand Oskar Lafontaine, de Die Linke, dénonce les « Fremdarbeiter », il dit la même chose que le NPD. Mais non, il ne faut surtout pas dire que Die Linke a du vocabulaire commun avec le NPD, comment peut-on vraiment croire que la gauche puisse emprunter des mots au « Rechtextreme »?
Ces concepts de gauche et de droite sont en plus d’être usés, très mal utilisés. On se rappellera aussi qu’ils ont pour origine quelque chose de très aléatoire, à savoir les supporters et opposants du roi après la Révolution française.
Avec ce qui se passe aux États-Unis, les médias ont tendance à parler plus de libertarianisme. Un courant qui se retrouve, par la force des choses, associé au national-socialisme parce qu’il est censé être « plus à droite que les libéraux et conservateurs ». Voulez-vous bien me dire ce que le Tea Party aurait en commun avec le NSDAP?
Soit dit en passant, regardons ce que dit le très connu Political Compass (Ici le mien) sur le sujet:
Once you accept that left and right are merely measures of economic position, the extreme right refers to extremely liberal economics that may be practised by social authoritarians or social libertarians.
Similarly, the extreme left identifies a strong degree of state economic control, which may also be accompanied by liberal or authoritarian social policies. It’s muddled thinking to simply describe the likes of the British National Party as « extreme right ». The truth is that on issues like health, transport, housing, protectionism and globalisation, their economics are left of Labour, let alone the Conservatives. It’s in areas like police power, military power, school discipline, law and order, race and nationalism that the BNP’s real extremism – as authoritarians – is clear. It’s easy to see how the term national socialism came into being. The uncomfortable reality is that much of their support comes from former Labour voters.
This mirrors France’s National Front. In running some local governments, they reinstated certain welfare measures which their Socialist predecessors had abandoned. Like similar authoritarian parties that have sprung up around Europe, they have come to be seen in some quarters as champions of the underdog, as long as the underdog isn’t Black, Arab, gay or Jewish ! With mainstream Social Democratic parties adopting – reluctantly or enthusiastically – the new economic libertarian orthodoxy (neo-liberalism), much of their old economic baggage has been pinched by National Socialism. Election debates between mainstream parties are increasingly about managerial competence rather than any clash of vision and fundamental difference in economic direction.
Article complet LCS tu verras où ils placent le BNP. Et ici les néo-nazis allemands
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