Avec les Britanniques, les Allemands sont sans doute les plus grands voyageurs sur terre. Bon an mal an, 75% des Allemands effectuent au moins un voyage en dehors de l’Allemagne par an. Un comportement exemplaire si vous me questionnez, mais aussi une habitude qui est devenue la nouvelle cible des écolos.
Personnellement, je trouve cela très grave puisque la notion de liberté de mouvement me tient particulièrement à coeur. On doit aussi considérer que 17 millions d’Allemands ont été emprisonnés en RDA de 1961 à 1989, ce qui donne une signification particulière aux passages de frontières à plusieurs d’entre eux.
Tout ça pour introduire le dossier de ce matin dans la section voyage du Berliner Morgenpost: « Die Reiselust der Deutschen als Klimakiller ». Je trouve d’abord le vocabulaire très violent. On associe prendre l’avion à tuer le climat. C’est grave. Alarmiste. Surement disproportionné.
Un vol entre l’Allemagne et Majorque émettrait autant de CO2 que prendre sa voiture pendant un an. Pire, se rendre au Mexique, c’est 7 tonnes.
Puisqu’il s’adresse aux Allemands, le WWF en beurre épais: les Allemands seraient responsables à eux seuls de 75% des émissions de CO2 reliées aux voyages. Sans oublier que, si la planète entière voyageait comme les Allemands, c’est 5 milliards de tonnes de CO2 supplémentaires dans l’atmosphère.
Ce n’est pas tout. Le confort détruit également la planète selon le WWF. En effet, plus on choisit un hébergement confortable, plus on pollue. En allant à l’hôtel, un Allemand de 2010 est donc presque aussi pire que son grand-père SS en 1943.
Le WWF propose donc, à défaut de rester chez soi, de ne pas voyager trop loin, de sacrifier un hébergement confortable au nom de la planète. Si on n’est pas capable de se retenir, sortez votre porte-monnaie et compensez vos émissions. Un geste qui, au grand dam de l’organisme, n’intéresse que 10% des clients du TUI et 1% de Thomas Cook pour parler des principaux voyagistes allemands.
D’ailleurs, parlant de ces programmes de compensation (question: sont-ils transparents dans l’utilisation de l’argent?), il semble qu’ils deviendront obligatoires par la porte d’en arrière dès 2012. À partir de ce moment, les compagnies aériennes devront acheter des « droits d’émissions de CO2 » pour opérer en Europe. Une facture refilée aux passagers, bien entendu…
On discute également de rendre obligatoire pour les voyagistes de divulguer l’empreinte carbonique des vacances achetées. Il est évident que si on ne vous fait pas peur avec le CO2, vous ne donnerez pas à un fonds de compensation…
Je trouve qu’on y va fort un peu. Cette idée que les gens devraient se priver, je ne peux pas cautionner cela. Que l’on soit sensibilisé à d’autres formules touristiques, pourquoi pas. C’est vrai que c’est pas très vert, partir 4 jours en Thaïlande comme certains forfaits vendus en Europe, mais je préfère que l’on favorise d’y rester 10 jours que de dire « Tu détruis la planète, reste chez toi! ».
L’humanité a mis des millions d’années à parvenir à son stade actuel, qui n’est même pas partagé par tous malheureusement, et il faudrait revenir en arrière?
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