Il s’est présenté à la mairie pour faire un pied de nez à la politique traditionnelle dans un pays où on n’y croit plus. Son élection a fait le tour du monde, son Besti Flokkurinn a été imité dans le comté de Ventura en Californie et son aventure politique est même devenue un film qui aura un « worldwide release » au printemps.
Mais Jon Gnarr deviendra-t-il un genre de Barack Obama municipal, plus populaire hors de sa ville qu’auprès de ses administrés? Remarquez que c’est moins pire qu’être un Jean Charest islandais 😛
Près de six mois après son arrivée au pouvoir, Reykjavik n’a ni ours polaire ni Disneyland. Et la gratuité des serviettes, ils sont probablement allé la chercher ailleurs.
Car le conseil municipal de Reykjavik, qui vient de déposer son budget 2011, a renié une promesse du Besti Flokkurinn: Ne pas augmenter les taxes et les tarifs.
Sans trop de surprise, Hanna Birna Kristjánsdóttir du Parti de l’Indépendance, la mairesse qu’il a délogé, est tombée là-dedans à deux mains: Augmenter les taxes, c’est tomber dans la facilité. Avant de fouiller davantage dans la poche des contribuables, on rationalise.
Les deux sont entrés dans une guerre de chiffres lors d’un débat télévisé.
L’opposition avance que les hausses annoncées vont toucher les familles beaucoup plus que la coalition Besti Flokkurinn/S le prétend. Pour le Parti de l’Indépendance, la bonne santé financière de Reykjavik aurait pu éviter à la ville d’exiger davantage des citoyens – Reykjavik a 18 milliards de couronnes en capitaux propres. Sans surprise, VG dénonce le fait que les hausses ne soient pas appliquées en proportions des revenus et donc « touchent plus durement les familles gagnant 180000 kr par mois par rapport à celles disposant de 800000 kr ».
À moins que la majorité au conseil ait des choses à cacher? On le saura au cours des deux prochaines semaines. Jusqu’à maintenant, Jon Gnarr se cache derrière la loi islandaise qui interdit aux municipalités de faire des déficits pour justifier toutes les augmentations.
Ceci dit, à date, la seule hausse des dépenses annoncée (ok, qui m’est passé dans la face!) est celle des prestations d’aide sociale et force est d’admettre que c’est relativement marginal comme dépense (et vivre à Reykjavik avec 150000 kr par mois, ça doit être dur).
Aide sociale? Oui. En Islande, comme dans les autres pays scandinaves, la municipalité gère beaucoup plus que les lampadaires, le patchage des rues et les vidanges. La première dépense de la ville de Reykjavik est l’éducation, 16 milliards de couronnes (dont 14 pour les écoles primaires) sur un budget total de 56.
Les villes islandaises se financent d’abord par une flat tax sur les revenus qui varie entre 11 et 13.28% selon l’endroit (barèmes fixés par la loi). Reykjavik augmente la sienne de 13.02 à 13.20%. Il existe aussi une taxe sur les habitations dont je n’ai pas trouvé le taux.
Reykjavik augmente aussi les tarifs pour les services suivants: écoles maternelles, services de garde, activités sportives, cantines scolaires, piscines…même l’entrée au « faux zoo ».
Il a aussi été annoncé que la ville n’offrirait pas d’emplois d’été aux jeunes de 13 ans pendant les vacances scolaires (oui, les Islandais travaillent très jeunes et prennent leur retraite à l’article de la mort – dans votre pipe, cousins français :D).
En tout, Reykjavik veut aller chercher 5 milliards supplémentaires. Les hausses de tarifs sont accompagnées d’une baisse correspondante en subventions.
Pour tout vous dire, cette annonce a complètement éclipsé l’assemblée constituante dans l’actualité. Quelques semaines après la hausse de 25% des tarifs d’électricité chez Orkuveita Reykjavikur, ça fait encore plus mal!
C’est à suivre, mais une chose est certaine: le maire anti-politicien en est devenu un!
Reykjavik.is
RUV
Faites passer le message:
WordPress:
J’aime chargement…