Quelques réflexions suite aux discussions issues du congrès de la FPJQ ainsi que la mise à jour de la loi anti-scab réclamé par le PQ et les syndicats, sans oublier la déclaration de Thomas Mulcair fait à la manifestation d’aujourd’hui:
«Un scab n’est pas moins un scab parce qu’il se cache derrière un écran d’ordinateur.»
Je me souviens d’un lock-out à Radio-Canada où des reportages de France 2, EuroNews et France Info ont compensé le vide de la salle des nouvelles. À CBC, la BBC a joué ce rôle dans la même situation.
Ce matériel était-il considéré comme fait par des scabs, bien que reçu par satellite depuis Londres, Paris ou Lyon?
Alors qu’ils dénoncent royalement l’Agence QMI et les textes du Journal de Québec publiés à Montréal, combien de textes, tous médias confondus, sont seulement des dépêches d’agences de presse étrangères ou même de la Presse Canadienne?
Plus que des scabs, ces services de presse devraient être considérés comme des voleurs de job à temps plein puisqu’ils font constamment partie de nos médias. Même chose pour ces images d’agence ou de chaines étrangères.
Car, après tout, le fond de l’histoire de cette notion de scab, c’est la question du monopole syndical en vigueur au Québec, le fameux « closed shop ». Un commentaire de Richard Martineau, un texte de Associated Press écrit par Alda Sigmundsdóttir ou une image du Pacifique Sud prise par Television New Zealand, c’est la même chose pour un syndicat québécois: un sous-traitant, un voleur de job, du travail fait par un non-membre.
Même affaire pour les réserves des « vrais journalistes » à l’égard des blogues. Ce matin, j’ai fait des blagues sur Twitter parce que j’avais scoopé les membres de FPJQ sur l’état d’urgence en Espagne parce que j’ai regardé la conférence de presse en direct sur le streaming de Television Espanola. Ou quand Jeff de TVQC me dit que mes textes sur la télévision européenne sur son site sont souvent des exclusivités francophones. Adaptez-vous au lieu d’accuser les blogueurs de compétition déloyale!