Le temps froid des derniers jours a ramené un vieux débat dans la sphère publique norvégienne: les tarifs d’électricité. Car, comme au Québec, les Norvégiens ont depuis longtemps abandonné l’huile et se chauffent à électricité.
L’électricité norvégienne est produite avec de l’eau, comme ici. Les réservoirs étant très bas, les prix ont augmenté dans la majorité des régions du pays au cours de la semaine, alors que justement la demande était très forte.
Les médias ont rapidement rappelé comment les compagnies d’électricité de Norvège engendrent des milliards en profit, alors que l’ancien ministre de l’industrie Finn Leid faisait une sortie pour dénoncer la politique « anti-sociale » de l’énergie pratiquée en Norvège: des prix élevés empêchent le gaspillage. Pour lui, l’hiver, le chauffage n’est pas un luxe et il n’est pas normal que des gens gèlent chez eux à 14 ou 16 degrés. Comment peuvent-ils nous vendre quelque chose 100 fois plus cher que ça coûte à produire? demande-t-il ici
Dans certaines régions de Norvège, les factures d’électricité en hiver peuvent avoisiner les 2000 dollars par mois. Ceci malgré que les gens économisent tout ce qu’ils peuvent, et que les tarifs modulés permettent de faire plus attention.
La Norvège a ouvert et dérèglementé son marché de l’énergie en 1990. Ce qui ne veut pas dire que l’État s’est retiré: les communautés locales demeurent encore des acteurs dominants dans le marché. Comme en Suède, il n’y a pas eu de privatisation des entreprises existantes. Et même auprès des sociétés privées, l’État empoche des taxes sur l’énergie vendue. Il fait sans doute trop d’argent pour être un acteur « de bien commun » dans ce débat, comme le voudrait sans doute la gauche.
L’intégration des réseaux des deux pays a aussi des conséquences, positives et négatives, des deux côtés. L’hiver dernier par exemple, la Norvège a été blâmée pour les prix trop élevés en Suède: le kwH se vendait 9 fois plus cher en Suède (environ 1.50) qu’en Norvège (autour de 16 cents), la Norvège ayant restreint ses exportations texte.
Il semblerait que les Norvégiens paient aussi le prix de l’insistance de leur gouvernement à voir 100% de l’électricité produite de sources renouvelables. Des centrales nucléaires ou au gaz, par exemple, pourraient prêter main forte quand les réservoirs hydrauliques sont bas. À la place, on importe de l’électricité suédoise ou danoise produite au nucléaire et au charbon, ce qui est non seulement hypocrite mais souvent plus cher pour les consommateurs.
NRK, Morgenbladet
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