Le très rigide droit du travail français avait poussé Ryanair à se retirer du pays d’ici 2 semaines, on apprend maintenant que l’écolo-catastrophisme allemand aura raison d’une bonne partie des activités du transporteur dans le pays (ARD).
Ce sont des mauvaises nouvelles non seulement pour les employés et les clients de l’entreprise, mais également le milieu touristique allemand. Ça va faire très mal à Berlin, qui en 2010 atteindra 20 millions de nuits d’hôtels pour la première fois. Schönfeld est un gros hub pour les low-costs, qui permettent aux gens de toute l’Europe de venir passer la fin de semaine pour pas cher dans la plus belle ville du monde.
Ryanair diminue ses activités en Allemagne en raison de nouvelles taxes sur le transport aérien, taxes instaurées parce que le transport aérien « endommage le climat » comme on dit dans les médias germanophones.
Il semble donc que le lobby vert va réussir l’impensable tour de force: faire arrêter les Allemands de voyager. Car, de sondage en sondage, la notion de « voyager local » prend de plus en plus d’ampleur dans l’opinion.
J’ai beau me réjouir de constater que les Allemands semblent avoir retrouvé leur esprit critique face au discours écologistes, il n’en demeure pas moins que, médiatiquement parlant, ça demeure une priorité absolue.
Tenez, ici par exemple, Der Spiegel nous parle d’une étude réalisée sur les « émissions de CO2 des aliments » faite par les organisations de consommateurs. « Manger saisonnier et régional, c’est protéger le climat » dit le monsieur, qui d’ailleurs demande que l’étiquetage obligatoire des produits (140 tonnes par jour) importés en Allemagne par avion. Encore chanceux qu’il ne demande carrément pas une interdiction…
Il s’agit pour moi d’un excellent exemple de « retour en arrière »: à l’heure où la planète est au bout de nos dix doigts, il faudrait se nourrir de produits provenant le plus près de chez nous, et donc très peu diversifiés, pour ne pas lui nuire.
Cet autre texte m’apparait tout aussi choquant: Ici, on souligne la baisse des émissions de CO2 des individus en raison de la consommation de choses moins polluantes mais on critique…la hausse des exportations allemandes qui fait monter les émissions du pays. Allô, on ne mettra pas l’économie allemande à terre pour plaire à la planète? Ont-ils une idée de combien d’emplois ça coûtera? Surprenant de la part de gens qui ne cessent de se plaindre du chômage élevé en Allemagne.
Le deuxième article montre aussi une certaine radicalisation du vocabulaire utilisé dans les médias allemands. Sans surprise, « réchauffement » (Erderwärmerung) a fait place à « changement » (Klimawandel). On ensuite inventé « protection du climat » (Klimaschutz), utilisé partout tout le temps. Et c’est là que ça se corse…
Qui dit protection, dit protecteur. Donc, Klimaschutzer. Et il y a nécessairement des « non-protecteurs », ie des Klimaschänder. D’où l’adjectif utilisé par Der Spiegel: « Klimaschädliche ».
Savez-vous ce qu’est un Kinderschänder? Un abuseur d’enfants.
Je pense que rendu là, c’est un bon signe qu’on va trop loin.
Le lobby vert s’approche dangeureusement du point de celui des banques décidément. Leur efficacité est vraiment impressionnante, il leur reconnaître cette qualité. Une des meilleurs applications du principe disant qu’à forcer de répéter un mensonage ad nauseam, celui-ci finit par faire office de vérité.