En soirée, discussions sur Twitter à propos d’un Québec libéré de la SAQ. J’ai exprimé ma faveur envers un système libéralisé, où l’alcool est vendu comme le jus d’orange ou les bananes.
Ce système, je l’ai vécu, étrangement dans un des pays les plus étatistes du monde occidental: l’Allemagne.
Sans doute pour des raisons historiques qui ont rendu la bière une vache sacrée, l’Allemagne n’a jamais fortement réglementé l’alcool.
Eh oui, l’Allemagne interdit le travail le dimanche dans la constitution, a longtemps conservé un monopole d’État sur la radio et la télévision mais on a toujours pu s’acheter de la vodka à côté de la caisse à l’épicerie. Même que, avec la nouvelle règlementation sur le tabac, il est plus compliqué s’acheter un paquet de cigarettes qu’un 40 onces de « 94 »: les cigarettes sont derrière une porte coulissante.
Je me souviens d’avoir « bargainé » de la vodka dans un dépanneur vietnamien à Rosa-Luxemburg-Platz avec Harry et Oliver à 2:00 du matin. Combien de fois nous sommes-nous achetés de la bière au dépanneur à 0.50€ pour aller la boire au bar à côté, qui lui la vendait 3.50€? Combien de marches bière à la main, décapsulées par le gars du dépanneur? De « rides » en U-Bahn la caisse entre les jambes en route pour le party?
Une seule chose très importante: Ne pas être saoul en public, ça la police tolère pas. Tout comme elle ne déconne pas si vous conduisez après.
Autrement, il n’y a à la base qu’une seule règle: pas d’alcool en bas de 16 ans.
Pas de réglementation des prix: une bouteille de 500 ml, 0.50€. Une caisse de 20×500 ml, 12€. Du fort à 12€, des bouteilles de vin potables qui commencent à 3-4€… on voit que ce n’est pas taxé autrement que la TVA.
Tous les magasins en vendent, même le magasin à 1€ vend du vin (j’en boirais pas par contre!). La sélection est très importantes même dans les plus petits commerces, car c’est souvent leur principale vente et aussi, le dépanneur n’a pas les mêmes restrictions sur ses heures d’ouverture que l’épicerie. Car, ah oui, le commerce vend de l’alcool tant qu’il est ouvert.
En restauration, ça n’exige pas de permis particulier. Eh oui, c’est vrai: McDo vend de la bière dans un beau verre McDo.
Ouverture des bars? En général, aucune règle. Sinon, c’est local.
Règle générale, il n’y a pas de restrictions dans les espaces publics sauf si des règlements locaux le spécifient. Même chose dans un lieu privé: un centre d’achats peut interdire de consommer de l’alcool dans les passages, tout comme une société de transports en commun a le droit de ne pas permettre à ses passagers de boire en route.
Et ça fonctionne. Je veux dire, les Allemands sont certainement plus responsables face à l’alcool que le sont les gens où la consommation est plus « réprimée » (*cough* Britanniques *cough* Étudiants universitaires américains* cough). Ceux qui se « maganent » le plus la fin de semaine à Berlin sont justement ces touristes qui viennent faire le party.
Les détracteurs des idées libérales/libertariennes nous disent souvent que c’est de l’utopie, que personne le fait, qu’il n’y a pas d’exemple réel. Or, en matière d’alcool, il y en a un.
Alors, ils devront se trouver d’autres arguments.
La SAQ, c’est comme nos photos-radars, de belles machines à imprimer de l’argent facilement pour le gouvernement! Le pessisme causé par cette autre journée de neige (sérieusement, à Québec, on a l’impression qu’il neige en moyenne 6 jours par semaine), me laisse également entrevoir tout un apparatus d’organismes nous rappelant que le monopole étatique sur l’alcool est justifié pour diminuer la consommation individuelle et lutter contre la dépendance. Probablement qu’ils n’ont aucun chiffre pour se justifier, mais ce n’est loin d’être important dans notre charmante province.
Responsabilier les gens sur les conséquences de leurs décisions et actes s’avère une solution tellement efficace, dommage que peu de gens s’en sont aperçus dans notre petite monde.
Vendent-ils des choses spéciales au magasin à 1€ à Berlin.
Ironiquement, je suis allé à celui en Chine (magasin à 1 yuan) et autant dire qu’ils ont avec raison les mêmes fournisseurs qu’en Amérique du Nord! Cela est loin d’être un hasard, et ironiquement il parait que ces magasins (tout comme le Wal-Mart) sont bien populaires dans l’Empire du Milieu.
Et encore, pour l’alcool c’est comme dire que je crois au phénomène de dire que la semi-légalité fait que certaines vont essayer car c’est mystérieux, en particulier chez les plus jeunes. Or, je crois à la théorie que quelque chose de légalisé et libéralisé va être beaucoup moins enclin à aller vers le Marché Noir. Prenez l’exemple des cigarettes.
Sur ce, c’est ironique que dans des villes comme Kansas City ou la Nouvelle-Orléans ont des lois beaucoup plus libérales qu’à Montréal, mis à part le fait qu’un état doit mettre l’âge légal pour boire à 21 ans si celui-ci vont avoir du financement fédéral pour ses routes. Mais encore, Puerto Rico et les Îles-Vierges-Américaines sont techniquement en territoire Américain et l’âge pour boire est à 18 ans.
Le « 3 heures on farme » (comme disait mon grand-père) est une loi provinciale donc Montréal n’a que très peu de marge dans ce domaine – comme toute autre ville d’ailleurs, et c’est la même chose en Ontario.
Boire à 21 ans dans des bars ouverts jusqu’à 5:00 ou à 18 ans jusqu’à 3:00, je crois que je choisis le deuxième parce que je trouve pire d’interdire l’alcool à des adultes, sauf bien sûr au volant.
Muito interessante