Je me rappelle d’avoir discuté du bail out de GM avec LCS et que celui-ci me sorte que c’était très bien que l’État achète la compagnie, on fera des profits sur la vente.
J’étais très sceptique et je le suis encore. Et si le dossier de la privatisation de la Sjóvá est un signe…
Retour à 2009. La compagnie d’assurance Sjóvá (preuve que je suis l’Islande depuis longtemps, je lui donne encore son « vieux nom » Sjóvá-Almennar des pubs du début des années 2000…) est entrainée dans la faillite de son actionnaire majoritaire Milestone Hf.
L’Autorité des Marchés financiers d’Islande (FME) refuse de voir l’assureur tomber (ici) et la Banque Centrale d’Islande achète 73% des actions de la compagnie au prix de 12 milliards de couronnes, sans avoir obtenu d’avis légal de la part du trésor public.
Le 15 janvier 2010, Íslandsbanki annonce qu’elle est mandatée pour « reprivatiser » l’assureur. Le plan était de coter l’entreprise à la bourse, vendre des parts de façon ouverte et le tout surveillé par un observateur indépendant. En novembre, on a choisi le dernier groupe d’investisseurs en lice.
Le 19 janvier 2011, un communiqué de presse est émis par la Sjova pour annoncer la conclusion de la transaction: le fonds d’investissement Stefni se porte acquéreur de 52% des parts détenues par l’État. Aucun commentaire des parties impliquées dans la transaction, aucune information sur le reste des actions du gouvernement.
Selon cet article du Viðskiptablaðið, malgré les assurances du gouvernement (no pun intended!), la privatisation rappelle celles des banques en 2003: les informations disponibles laissent croire que les acheteurs ne respectent pas les conditions de l’offre d’achat public. D’ailleurs, Stefni et SF1 sont liés à des investisseurs qui ont acheté Búnaðarbanki il y a 8 ans.
Comme si ça n’avait pas assez l’air croche comme ça, il y a des raisons de penser que les acheteurs sélectionnés n’auraient pas ceux qui auraient offert la meilleure offre. On explique également qu’en raison de l’inflation et de changement au niveau des garanties sur la dette de l’Islande, cette année la compagnie se vendrait 55% plus cher que les offres déposées l’an dernier.
Le vrai problème est qu’on n’a pas fait évaluer la valeur de la compagnie avant de la mettre en vente, donc les contribuables ne peuvent en avoir pour leur argent. Et comment passer à côté du fait que l’assureur passe aux mains de gens très impliqués dans toute la crise bancaire de 2008…
Ça n’a rien de rassurant (no pun intended)!
Une enquête s’impose, si ce n’est pas un recommencement à zéro du processus.