Le Scandale de la Semaine: Maxime Bernier qui brise le plus grand tabou québécois: La Loi 101 ne sert à rien
Pour être franc, j’en ai très peu à rajouter.
Voyez-vous, je suis de ceux qui croient que la Loi 101 brime les droits de la majorité francophone au lieu de la protéger. Et qu’au lieu de protéger le français, elle maintient les Québécois dans une bulle isolée du reste du monde.
La logique de mon affirmation est très simple: les jeunes qui quittent le réseau scolaire anglophone parlent les deux langues, alors que ceux qui sortent des écoles francophones n’ont pas un niveau suffisant d’anglais pour affronter le monde qui nous entoure.
Vrai qu’être bilingue relève d’une responsabilité individuelle, et qu’on ne peut pas blâmer le plombier de Charlevoix d’avoir oublié son anglais s’il ne l’entretient pas. Mais le système scolaire québécois est complice de l’uniliguisme francophone lorsque le régime pédagogique trouve correct qu’au secondaire, dans des cours supposément « enrichis », on joue au bingo, on regarde Survivor et que les enseignants devant la classe ne sont même pas bilingues dans de nombreux cas.
Je crois fermement que les parents seront tentés d’envoyer leurs enfants à l’école anglaise tant et aussi longtemps que l’école française n’enseignera pas l’anglais comme il faut.
À cause des jeux vidéos, de nombreux ados québécois, même s’ils sont peu enclins à l’école (comme mon frère), atteignent un très bon niveau d’anglais. En interdisant la vente de matériel informatique non traduit, l’Office de la Langue Français prive donc des milliers de jeunes d’un accès ludique à l’anglais.
Ma grand-mère a toujours été unilingue francophone et l’unilinguisme anglophone du catalogue Eaton de son enfance n’a rien changé…
Quand j’entends le PQ et le PLQ réclamer l’ensemble des compétences en culture et communications, le fameux « CRTC québécois », j’ai peur pour mon abonnement au câble. À voir comment le lobby culturel québécois s’efforce de nous enfoncer ses produits dans la gorge, avec les pleins pouvoirs, ça ne pourrait qu’être pire… Adieu ABC, CBS, NBC, PBS, Fox, CNN et les autres… Et je n’ai jamais oublié la « méthode chinoise » de gérer le web, dixit Solange Drouin de l’ADISQ.
Globalement, s’en remettre à une loi, c’est passer le problème à un autre. Or, pour faire du français une langue vivante et respectée, il faut se l’approprier. Quand les immigrants nous entendent parler tout croche, pensez-vous qu’on leur donne envie de parler français?
Un autre aspect pervers, c’est qu’on a évacué tout levier économique dans l’équation linguistique. Air Canada ne doit pas nous parler français parce qu’on vient de lui donner 1500$ pour nous transporter, mais parce que la loi le dit. À mon avis, le 1500$ x des milliers de voyageurs par an, ça doit peser plus lourd… Si Air Canada ne me parle pas français, mon 1500$ je vais le dépenser ailleurs, un point c’est tout.
La façon la plus efficace de se faire respecter, c’est par son argent. Dépanneur asiatique de Côte-des-Neiges, tu ne me parles pas français, mon paquet de gommes, je vais l’acheter ailleurs.
Les nationalistes de la vieille école nous le disent: il y a 60 ans, gagner sa vie en français au Québec, ça ne menait pas à grand chose. Alors, c’est justement en étant prospère que le Québec fera respecter « sa » langue. Et il y a des tonnes d’exemples dans le monde….
Marie Curie a quitté la Pologne pour étudier en France parce que les Russes interdisaient l’enseignement en polonais… une langue qui a survécu aux siècles de domination étrangère sur le pays.
Une question de me hante: Comment ça se fait que les Islandais ont conservé leur langue alors qu’il n’a suffit que d’interdire les écoles françaises dans l’Ouest pour que la langue s’efface dans les Prairies?
Si tu abandonnes ta langue parce qu’elle ne te sert pas en dehors de ta maison, c’est que tu n’y tiens pas et qu’elle ne mérite pas de survivre.
Je trouve souhaitable que les immigrants fréquentent l’école française, du moins quelques années. Je trouve normal, logique, qu’une écrasante majorité de Québécois puisse s’exprimer en français, même si on ne l’utilise pas de façon dominante dans sa vie quotidienne.
Mais pouvons-nous atteindre ce but autrement? À l’heure actuelle, je perçois la politique linguistique du Québec comme étant « anti-autre » plutôt que pro-français. Or, ce n’est pas en cachant les autres langues, en faisant comme si être unilingue était la voie de l’avenir dans ce monde sans frontière, que l’on va assurer la pérennité du français.
Le français ne survit pas au Québec parce qu’il doit être affiché en lettres deux fois plus grandes que les autres, mais parce que des millions de personnes le parlent et veulent continuer à le parler.
Et je ne serai pas le premier à le lâcher, je vous le promets!
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