Citant des études faites par le Deutscher Gewerkschaftsbund (DGB), le Tagesspiegel nous rappelle ce que l’on savait déjà et cela depuis des années: les salaires sont bas à Berlin.
Pour reprendre les chiffres avancés par les syndicats, 1.1 millions de résidents de Berlin et du Brandebourg vivent avec moins 1100€ par mois net. 35% des travailleurs berlinois et 37.5% des travailleurs brandebourgeois travaillent à petit salaires (Niedriglohnbereich). Dans la région, 750000 travailleurs sont à temps partiel ou ont cet autre statut précaire appellé Minijob, les deux-tiers sont des femmes. Le DGB a aussi dans sa ligne de mire le travail temporaire, où les employés gagnent en moyenne 40% de moins que les permanents.
Le DGB trouve ces données préoccupantes, dans la mesure où de tels faibles revenus ouvrent la porte à des retraites dans la pauvreté. On rappelle également que 180000 personnes, dans la région, reçoivent de l’aide sociale malgré un emploi puisque leurs salaires sont trop bas. Depuis 2005, à l’échelle nationale, 50 milliards d’Euro ont été versées à ces gens (« Aufstocker ») – une coûteuse subvention aux entreprises.
De telles données sont évidemment préoccupantes et il est intéressant de les croiser avec les donnés sur la liberté économique des Länder allemands où Berlin traine en bas de la liste (ce qui nous rappelle un certaine province canadienne…).
Mais il est aussi intéressant de mettre ces chiffres en relations avec « la vraie vie ». Je prends pour exemple cet article (est-ce que c’est correct de se dire pauvre au Danemark), qui croise les statistiques sur les plus faibles revenus au Danemark avec d’autres données. 80000 des 200000 Danois les plus pauvres ont moins de 35 ans, une grosse partie vit de l’aide financière aux étudiants et 25000 d’entre eux vivent chez leurs parents.
On peut voir la même chose au Québec. Parmi ceux qui gagnent le salaire minimum, il y a des ados, des étudiants, des deuxièmes salaires… Des gens qui, en raison du revenu familial, ne sont pas pauvres, malgré ce que les statistiques disent.