Archive pour 19 février 2011

Ariane Krol: Continuons à pelleter par en avant

Cette semaine, Cyberpresse Affaires avait quelques textes intéressants sur le modèle scandinave en matière de retraite: Suède, Suède, Suède, Norvège, Norvège, Norvège. Je n’envisage pas d’en passer chacun au peigne fin, étant factuellement corrects à la mesure de ma propre connaissance du dossier, mais je m’objecte aux sous-entendus faits par Cyberpresse.

J’en veux d’abord à l’éditorial d’Ariane Krol sur le sujet. Je parle de ceci:

La réforme suédoise s’est faite à la faveur d’une crise aigüe, lorsqu’il est apparu évident que le système en place n’était plus viable. Ici, on commence à peine à parler de la fragilité de la RRQ et de l’appauvrissement qui guette les futurs retraités. Le constat est documenté, mais il est loin d’être partagé par la population.

Je trouve scandaleux d’insinuer, à mots à peine couverts, que le Québec peut continuer à vaquer à ses occupations et remettre à plus tard l’examen de la situation financière de son régime de retraite collectif. Comme s’il fallait attendre d’être rendu au bord du gouffre pour penser à une solution.

Toutes les réformes entreprises en Suède viennent d’un constat: un rapport de l’OCDE, en 1994, qui disait que si la Suède continuait sans changer, la dette atteindrait 128% du PIB en 2000. Au Québec, malgré les rapports alarmants, nos « élites » politiques continuent de se chicaner, à savoir si la dette est « bonne » ou « mauvaise ».

Plus on repousse le traitement, plus il sera douloureux. Une chose qu’Ariane Krol, comme de nombreux Québécois, semble s’obstiner à ne pas voir.

Autre signe des temps, bien qu’ayant exposé tous les faits, l’équipe de La Presse n’est pas sortie de sa zone de confort quand est venu le moment d’analyser: on a trouvé savoureux de voir que les employeurs norvégiens ont, de leur propre initiative, instauré les fonds de pension obligatoires (analyse de derteil: culture scandinave de la responsabilité). Et on semble étonné que la Norvège n’ait pas choisi de gaspiller l’argent du pétrole comme le ferait, on s’en doute, le Québec!

Je devrais d’ailleurs revenir sur ce thème des ressources naturelles, à la lumière des discussions sur le gaz de schiste…

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Secteur public danois: le municipal coupe aussi

Après les employés de l’État, au tour des fonctionnaires municipaux des 98 municipalités du Danemark de négocier leur contrat de travail. Question de contexte, je vous précise que cela concerne également le secteur éducatif primaire et secondaire ainsi que l’assistance aux personnes âgées à domicile.

Là encore, on parle d’une convention collective « ok ». Les augmentations salariales sont supérieures à leurs collègues de l’État, soit 2.65% d’ici 2012, et ceci simplement parce que les employés sont arrivés à la table de négociation avec des salaires inférieurs à leurs homologues employés par le gouvernement central.

Comme la semaine dernière, les syndicats recommandent d’accepter l’entente et jugent que la sécurité d’emploi et plus importante que les salaires. Malgré tout, les travailleurs ont été avertis que jusqu’à 10000 congédiements sont à prévoir. Et les 540000 employés, en n’ayant pas d’augmentation en 2011, subissent aussi une baisse de « salaire réel ».

DR

Les naissances poussent le Danemark à bout

On connait bien le discours: la baisse des naissances, les changements démographiques, sont catastrophiques pour l’État-providence, car les générations suivantes ne seront pas assez nombreuses pour soutenir les retraités.

Le thinktank danois DREAM arrive cependant à la conclusion inverse: Chaque enfant né au Danemark en 2011 causera un déficit de 850000 kr (170000$) au cours de sa vie si le niveau de protection sociale actuel est maintenu.

La recherche démontre que des réformes radicales sont nécessaires afin d’éviter l’effondrement du modèle danois, si ce n’est pas carrément l’économie au complet. En ce moment, on estime qu’il sera impossible de combler les déficits du secteur public danois d’ici 50 ans malgré les coupures planifiées d’ici 2020.

Actuellement, il y a sur la table deux propositions. Le gouvernement VK tente de convaincre l’opposition de supporter l’abolition de la pré-retraite à 62 ans pour les personnes de moins de 45 ans. À gauche, on propose de travailler 12 minutes de plus par jour.

Que nos natalistes québécois se le tiennent donc pour dit: un baby boom n’est pas la solution aux problèmes budgétaires!

Jyllands-Posten


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