Archive pour 1 novembre 2011

Seul au monde

Les médias nous parlent parfois des difficultés qu’ont plusieurs personnes âgées à obtenir de l’aide à domicile par l’entremise des CLSC. Des services qui peuvent faire la différence au niveau du maintien à domicile mais qui, faute de sous, ne sont pas toujours disponibles.

Au Danemark, alors que les municipalités cherchent à baisser leurs coûts, l’association des communes propose de mettre fin à la gratuité du service. Ce que l’on suggère, c’est de faire payer les personnes ayant des revenus autres que leurs régimes publics de pension.

Selon l’article du Jyllands-Posten, l’aide à domicile gratuite ne serait disponible qu’au Danemark et, mettez-votre main droite sur votre coeur, au Canada! Reste à savoir dans combien de provinces mais, une chose est certaine, le Québec est parmi elles.

De quoi mettre le sourire sur le visage de notre Jean « Briller parmi les meilleurs » Charest!

En passant, très intéressant de voir que la même nouvelle, chez DR, est titrée: Les vieux riches devront payer l’aide à domicile eux-mêmes. L’ironie dans tout cela, c’est que le JP précise que la mesure toucherait en fait de nombreux retraités danois, alors que la télévision publique semble laisser croire qu’un petit nombre serait forcé de fouiller dans ses poches.

Spin, quand tu nous tiens!

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Les gros bras de l’ADISQ

Au cours des dernières semaines, avec ce qui s’est passé dans les syndicats de la construction, plusieurs ont remarqué que la loi du silence règne dans ce milieu où le risque de se faire casser les deux jambes est bien présent.

Serait-ce la même chose en musique?

En ces temps où le milieu québécois de la musique se donne des tapes dans le dos à son gala, force est de remarquer que, soudainement, plusieurs commentateurs reprennent la « job de bras », ce rêve d’épurer les ondes québécoises de culture étrangère. Et, comme quoi c’est pire que jamais, maintenant il faut que la musique francophone soit aussi d’ici sinon on fait une crise de nerfs. Exemples ici, ici et , notamment.

Au cours du Gala des Gémeaux, une personne est montée sur scène souhaitant la fin de l’importation de toute télé. J’ai l’impression que c’est là que le milieu musical est rendu. L’ADISQ a déjà forcé l’application de règles obligeant les radios à diffuser 55% de musique francophone mais ce n’est pas encore assez: Désormais, il faut tasser la toune française de Mika pour mettre Robert Charlebois!

Du côté des auditeurs, j’assimile cela à une forme de censure pure et simple, j’en ai longuement parlé au cours des dernières années. Mais qu’en est-il des répercussions sur nos artistes? Ils évoluent dans un milieu fermé, bien à l’abri. C’est bien simple, l’ADISQ leur dit: « Vous n’êtes pas assez bon pour compétitioner avec … »

Et étant donné qu’au Québec, hors du français, point de reconnaissance des cliques et des lobbys puissants, que l’on cesse de se surprendre qu’un nombre croissant d’artistes ne sont nullement prophètes en leur pays.

Mais qu’il y a-t-il à espérer d’une association qui, on ne le rappellera jamais assez, envie le « Great Firewall of China »?

Occupy Reykjavik: la police s’en mêle

Le camping sur la place Austurvöllur, en plein coeur de Reykjavik devant le parlement, n’aura finalement même pas duré une journée. Arrivés à 18:00 dimanche soir, la douzaine de manifestants a été délogée par la police lundi.

Sans doute que les autorités de la capitale islandaise ont voulu éviter tous les débordements dont on entend parler un peu partout. Ceci dit, quelle ironie de voir des manifestants d’extrême-gauche camper devant un parlement où l’extrême-gauche siège au gouvernement! Et remarquez bien qu’au moins, ils sont à la bonne place s’ils campent devant les politiciens…

Visir.is & Reykjavik Grapevine

La police n’avait qu’une seule explication à donner pour expliquer la descente: « ils n’avaient pas de permis ». Ça a au moins le mérite d’être clair, bien que les porte-parole affirment avoir agi en toute légalité et qu’ils promettent de revenir.

Soi dit en passant, autre savoureuse ironie, le maire Jon Gnarr est rentré lundi après un court séjour à New York où il est allé visiter Occupy Wall Street, soi-disant à la place d’aller voir le spectacle « The Book of Mormon » des créateurs de South Park parce que les billets étaient trop chers.

Angela Merkel: Le salaire minimum par la porte d’en arrière?

Lors de son élection il y a 2 ans, Angela Merkel avait promis qu’elle n’instaurerait pas de salaire minimum en Allemagne. La clause est inscrite noir sur blanc dans le contrat liant la CDU/CSU au FDP. Malgré les demandes des syndicats, les sondages en faveur, la chancelière n’a pas bronché. Seuls quelques secteurs, plus pénalisés par la concurrence polonaise, se sont vus imposé une telle mesure sociale.

C’est ironique d’entendre que la mesure est controversée dans un pays où l’intervention de l’État au niveau social est si bien vue et où les travaillons ont acquis tant de droits avec les années. L’histoire nous dit que patrons et syndicats allemands n’ont jamais voulu voir l’État se mêler de leurs négociations salariales, ce qui explique donc l’absence d’une telle politique jusqu’à tout récemment.

Les demandes pour un salaire minimum allemand ne sont apparues qu’à partir du moment où le marché du travail a commencé à changer: temps partiels, horaires variables, postes contractuels… mais c’est surtout la concurrence de l’Europe de l’Est qui a fait hausser le ton. À preuve: le secteur de l’entretien ménager a été le premier à bénéficier d’un salaire minimum déterminé par l’État.

Je crois l’avoir déjà écrit, la question me déchire. Autant je suis séduit de voir patrons et travailleurs négocier ensemble leurs conditions, autant je me désole de voir que de nombreux Allemands travaillent à temps plein pour 400€ par mois. Parce qu’il y a, en Allemagne et surtout à l’Est, un crony-capitalism nouveau genre: Au nom de la réinsertion sur le marché du travail, l’État ne pénalise pas les prestataires d’allocations qui gagnent moins de 400€ par mois. Vous avez donc des tonnes d’employeurs qui en profitent, le gouvernement leur fait pratiquement un cadeau en subventionnant les salaires de la sorte!

Le gouvernement fédéral a en mains des études lui disant que le salaire minimum universel (s’appliquant à tous les secteurs) n’aura pas d’impact sur le marché du travail, les syndicats, les partis d’opposition et la population sont en faveur… Facile donc pour Angela Merkel de se lever et d’admettre qu’elle y pense sérieusement.

Coincée par sa promesse envers le FDP, la chancelière propose donc un « salaire minimum par la porte d’en arrière »: il s’agirait, pour le gouvernement, d’instaurer une sorte de plancher salarial. En d’autres termes, une loi indiquerait qu’aucun Allemand ne peut gagner moins de X en occupant un emploi à temps plein: 7.79€ de l’heure à l’Ouest, 6.89 à l’Est. Le montant serait fixé à partir de ce que les conventions collectives assurent aux personnes employées de façon temporaire.

Les employeurs trouvent le montant trop élevé – notons qu’à l’inverse, le SPD et les Verts jugent que c’est trop bas pour assurer l’indépendance financière des citoyens. Le FDP considère que c’est une attaque envers le « dernier rempart du libre-marché » ainsi qu’une attaque envers l’indépendance du marché du travail allemand. Le FDP refuse que les salaires soient négociés en campagne électorale, Angela Merkel réplique que non, une commission sera responsable de déterminer le salaire et non pas les politiciens tous seuls.

Qu’Angela Merkel affirme qu’elle agit au nom de la valeur du travail, c’est bien noble mais mon petit doigt me dit qu’elle se prépare pour la campagne électorale de 2013 où le SPD pourrait très bien reprendre la chancellerie. Cela dit, elle a aussi des chiffres qui la pousse à faire quelque chose: 22% des Allemands sont à faible revenu et 1.4 millions de travailleurs allemands ne peuvent joindre les deux bouts sans l’aide supplémentaire de l’État.

Le FDP émet des réserves surtout au niveau du chômage des jeunes, donnant l’exemple des pays voisins. Vrai que la situation européenne ne se compare pas vraiment à l’Amérique du Nord, où le salaire minimum est davantage un affaire d’étudiants.

Bien hâte de voir où ce débat va mener!

Avec le Berliner Morgenpost


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