Avec son système de gestion de l’offre, ses subventions et ses barrières protectionnistes, l’agriculture norvégienne est tout aussi soviétisée que la canadienne. Nombreux sont les Norvégiens, pourtant méprisés par les élites, qui vont faire leurs emplettes en Suède pour économiser sur le panier d’épicerie le plus cher d’Europe.
Depuis quelques temps, il y a une autre raison de traverser la frontière: le beurre se fait rare sur les tablettes. Le coupable: les quotas de lait.
La pénurie est tellement bien gérée qu’on sait même la date où elle finira: le 2 janvier 2012. En gros, c’est que la laiterie Tine, qui produit 70% du beurre norvégien, a rempli tous ses quotas pour l’année. Du côté des producteurs de lait, on affirme que la situation aurait pu être évitée si on avait révisé les quotas en septembre ou octobre et on aurait ainsi pu hausser la production.
Pour tenter de calmer le jeu, le gouvernement a temporairement aboli les droits d’accises sur l’importation de beurre. Mais les producteurs des pays voisins, notamment danois, refusent catégoriquement: « les Norvégiens doivent jouer le vrai jeu s’ils veulent du beurre sur leur table ».
J’avoue ne pas trop savoir les possibilités réelles qu’une telle situation se produise au Canada, toutefois je considère que c’est un solide avertissement étant donné que nos deux pays gèrent la chose agricole de la même manière et défendent bec et ongle, sur la scène internationale, leurs agriculteurs au mépris des consommateurs.