Sonntagsschutz. Protection du dimanche. C’est en ces mots que les autorités allemandes décrivent tous ces règles qui sacralisent le jour du seigneur au point où les transports en commun berlinois sont plus pleins à 3:00 qu’à 15:00.
En 2006, la réforme du fédéralisme a mené à la régionalisation des heures d’ouvertures. Dès le 17 novembre, Berlin adoptait la loi sur les heures d’ouverture (des magasins) la plus libérale du pays: de 6:00 le lundi à 23:59 le samedi, en plus d’une permission d’ouvrir 10 dimanches par an de 13:00 à 18:00.
Je me souviens, les magasins ont immédiatement sauté sur l’occasion et ouvert plus tard. Mais, depuis, on s’est calmé voyant que les clients ne sont pas toujours au rendez-vous. Parallèlement, les Églises allemandes ont continué le combat contre l’ouverture des magasins le dimanche (voire contre le travail ce jour-là). Combat qui se rendra en Cour Suprême allemande mardi.
Le Senat berlinois, maire en tête, ne croit pas que les tribunaux invalideront une mesure appuyée par les consommateurs. Quant aux Églises et aux syndicats, ils continueront d’argumenter que l’ouverture des magasins le dimanche est une entrave à la liberté de religion et au droit des travailleurs de bénéficier d’un congé pour la pratique religieuse.
Les opposants à la loi berlinoise espèrent que le tribunal tiendra compte de la disparité entre les « largesses » berlinoises par rapport au reste de l’Allemagne. À titre comparatif, le Baden-Wurttemberg ne permet que trois dimanches par an et la Bavière confine toujours les commerces au 8:00 à 20:00 du lundi au samedi d’avant 2006.
De mémoire, le premier souci des commerçant berlinois le dimanche n’est pas la clientèle locale mais étrangère. Selon eux, on nuit grandement à Berlin auprès des touristes si tout est fermé le dimanche.
De mon côté, j’avoue être capable de vivre si les commerces sont fermés le dimanche. Mais dans une ville qui ne dort pas comme Berlin, est-ce encore normal de ne pas être capable de s’acheter à manger le dimanche? De plus, permettez-moi de souligner l’hypocrisie des gens – on se déclare opposé lors de sondage et lors de discussions privées, mais on se rue les rares dimanches où c’est ouvert! Et ça, c’est quand on ne triche carrément pas en se rendant en République Tchèque!
La décision judiciaire est attendue à l’automne.