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Held og lykke til Landsholdet :)

Petit pincement au coeur cette fin de semaine, je manque mon évènement préféré au Saguenay: La Coupe des Nations U23.

Ma mère s’occupe, encore une fois, du lavage de l’équipe du Danemark, mais je ne suis pas là pour tout le reste. Et comme si je n’avais pas assez de regretter mon absence, on m’a bien indiqué par Facebook que je leur manque.

Held og lykke Chris, Sebastian, Lasse, Jimmi, Jesper og Asbjørn!

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La liberté est-elle une valeur québécoise?

C’est une question dure mais qui vaut définitivement la peine d’être posée alors que l’on est entré dans la phase « téléthon » de la croisade de Jean Tremblay pour continuer à se comporter comme un Béret Blanc au conseil municipal de Saguenay.

Si je peux me permettre de débuter en commentant les développements de la journée, je vais vous avouer être tout à fait stupéfait de voir que plus de 23000$ ont été amassés pour financer les déboires judiciaires du maire en 24 heures.

Stupéfait parce que la collecte de fonds n’est pas exactement une manière habituelle de fonctionner au Québec, on préfère que ce soit l’État qui paie. Où sont ces généreux donateurs quand vient le temps de rénover une église? d’empêcher qu’elle soit vendue? Habituellement très occupés à réclamer que les municipalités ou la province nationalisent le patrimoine religieux…. « parce que c’est à nous ».

Sachant combien la culture régionale repose sur le népotisme et les faveurs aux gens qui votent du bon bord, je ne serais pas non plus surpris que certains donateurs espèrent davantage obtenir des contrats municipaux qu’une place au Ciel.

Maintenant, je sais, hier je n’avais pas encore assez réfléchi pour bien asseoir ma position. Ce soir, je suis en mesure d’être plus clair…

La vraie position laïque, celle qui respecte la séparation de l’Église et de l’État et la liberté de conscience de chacun, c’est le moment de silence en début d’assemblée. Ça permet aux religieux, qu’ils soient chrétiens, juifs, musulmans ou raéliens, de prier comme ils veulent en silence tandis que les autres sont libres de se gratter la poche ou de se demander s’ils ont bien fermé le four avant de quitter. Et ça constitue la définition légale d’accommodement raisonnable, puisque chacun fait ce qu’il veut sans brimer son voisin.

Je n’achète pas cette théorie selon laquelle 20 secondes de prière catholique causeraient suffisamment de tort à quelqu’un pour justifier 30000$ en dommages psychologiques. S’il cherche à se payer un char de l’année avec ça, c’est raté selon moi.

Mais je l’ai dit et je le répète: les autres religions n’ont jamais rien eu à voir avec la campagne du Mouvement Laïque Québécois pour éliminer la prière des conseils municipaux. Les personnes qui veulent mêler la pluralité religieuse du Québec d’aujourd’hui à ce débat ont tort, elles utilisent le prétexte pour faire passer leur agenda radical sur les questions de l’immigration.

Sur Facebook, des gens nés bien après que le Québec ait évacué le catholicisme se sont soudainement braqués. Ils ne sont pas mariés, ils ne font pas baptiser leurs enfants, ils ont oublié leurs prières et ne sont pas allés à l’église depuis la mort de leur grand-mère il y 8 ans mais, non, « Jean Tremblay se tient debout pour nous ».

Pour nous? J’en ai rien à cirer de la religion catholique, bien que je sois capable d’admettre que ses valeurs de base ne sont pas des mauvais principes philosophiques en soi. La « menace » d’une personne d’une religion différente ne rendra pas croyant, pas du tout.

En septembre dernier, j’ai été invité à un baptême orthodoxe. Baptême qui a été reporté, la maman étant « dans sa semaine » et les femmes orthodoxes menstruées n’ont pas le droit d’entrer à l’église. Vous savez quoi? J’ai RI. J’ai dit à mes amis que ça ne faisait rien, que le « curé » n’avait pas à le savoir… On m’a répondu que c’est péché de pas le dire, bla bla bla… Je persiste: une « affaire simp » comme on dit au Saguenay.

Sauf que même si je trouve ça niaiseux, de quel droit puis-je imposer ma position à mes amis qui font baptiser leur fille?

La culture québécoise aime bien quand ses moutons rentrent dans le rang. Le plus jeune frère de ma mère est en couple avec une végétarienne depuis une quinzaine d’années, et c’est encore un sujet à commentaire… Il n’y a pas si longtemps, ma grand-mère a dit, en parlant de leur plus jeune fille, « ça va finir par lui passer, cette affaire simple là de ne pas manger de viande ». Sacrement, laissez le monde manger ce qu’ils veulent!

Je l’ai dit souvent, mon père n’est pas le plus tolérant envers les autres nationalités. Si ça n’était que de lui, il n’y aurait que des Blancs en Amérique du Nord. Mais c’est beaucoup plus que ça, il n’aime pas les gens qui ne sont pas comme lui. Il a toutes les raisons du monde pour chialer contre les Arabes, les BS, les Indiens, ses collègues de travail, jusqu’à sa propre femme et ses deux fils, et ce toujours pour la même raison: ils ne font pas « comme du monde », c’est à dire comme lui. À la limite, ce n’est pas du racisme, il est tout simplement convaincu de détenir The Secret.

J’ai grandi avec ça, j’ai appris à dealer avec. Et je demeure convaincu que c’est une caractéristique très bien implantée au Québec, à degrés différents évidemment.

De manière plus globale, je me souviens des commentaires lors de la Commission Bouchard-Taylor: « les libertés individuelles ont trop de poids sur la libertés collectives ». Une phrase erronée, une conception de la liberté qui n’en est pas une puisque celle-ci serait tributaire du groupe.

L’histoire nous apprend qu’il faut toujours faire attention, s’en prendre aux libertés peut se retourner contre nous.

Dans les années 1920, l’Allemagne a adopté des normes strictes de contrôle des armes à feu afin de désarmer les Nazis. À peine cinq ans plus tard, les Nazis, au pouvoir, usaient des mêmes lois pour désarmer leurs adversaires.

Parce que c’est « Nous », vous voulez permettre à Jean Tremblay de garder son crucifix et son Sacré Coeur à l’hôtel de ville. Réalisez-vous qu’avec la même loi, un maire musulman pourrait décider de faire déplacer la salle du conseil vers La Mecque et exiger qu’hommes et femmes prennent place séparément? Si ça arrive, vous l’aurez cherché!

En économie, on nous sermonne sur l’achat local. Mais il faudrait que toute la planète achète « nos » produits, que des entreprises se laissent acheter par les « nôtres » sans jamais pouvoir investir ici… C’est pas comme ça que ça marche: pour vendre à l’étranger, il faut aussi acheter à l’étranger.

Les intégristes athées sont en admiration devant la Loi Stasi, qui interdit les signes religieux ostentatoires dans les écoles en France. Loi qui a été principalement votée pour contrer le voile islamique. Mais qu’est-ce qui s’est passé rendu à Noël? Oops, c’est interdit aussi.

En matière de religion, comme dans tout le reste du droit, il n’y a pas deux mesures possibles: Sois on permet toutes les religions ou aucune.

Tant qu’à me questionner si la liberté est une valeur québécoise, je reviens sur une affirmation éminemment stupide dans le contexte: « Si on allait dans les Pays Arabes, est-ce qu’on pourrait X? »

Pour moi, cela revient à avoir très peu d’estime pour nos libertés si chèrement acquises au fil du temps, bien que les Canadiens-français n’aient pas un large historique de militantisme dans cette direction.

Il faut avoir du front tout le tour de la tête, manquer gravement de jugement, pour comparer sérieusement une démocratie libérale comme la nôtre avec des dictatures moyen-âgeuses où l’on coupe une main pour le vol d’une pomme et on lapide des femmes. L’Arabie Saoudite et l’Afghanistan sont sans pitié pour la simple possession d’une Bible et ça devrait être un modèle à suivre en Occident?

Nos droits et nos libertés, qui doivent être vénérés et respectés, se doivent d’être une fierté et servir comme un idéal universel. Une personne qui souhaite que le Québec traite les musulmans comme l’Arabie Saoudite les chrétiens, ce n’est pas une personne qui a des valeurs occidentales selon moi.

Et depuis quand est-ce qu’on souhaite être pire? Quelle personne sensée dirait « Eux autres ils l’ont l’affaire au Mozambique, ils sont tellement pauvres ».

Alors pourquoi faudrait-il envier les libertés inexistantes du Monde Arabe?

Je vous laisse sur les sages paroles du Pasteur Martin Niemöller:

Lorsqu’ils sont venus chercher les communistes
Je me suis tu, je n’étais pas communiste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes
Je me suis tu, je n’étais pas syndicaliste.
Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs
Je me suis tu, je n’étais pas juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.

La dérive de Jean Tremblay

Citoyen de la Ville de Saguenay, j’ai suivi cette histoire de prière depuis le temps où ce n’était qu’une histoire locale.

À cette époque pourtant pas si lointaine, il ne défendait que son droit personnel à exprimer sa foi catholique en priant. Quand l’affaire s’est ramassée devant les tribunaux, il a affirmé aux médias qu’il défendait tous les gens religieux face aux athées et qu’il avait reçu des appuis de personnes de d’autres confessions.

Et même si je ne crois pas que la prière ait sa place dans une assemblée municipale, je l’ai cru. Non seulement je l’ai cru, mais sa position m’a rassuré: il n’était pas du même genre qu’André Drouin d’Hérouxville, il menait plutôt un combat universel pour que la pratique de la religion en public soit acceptée. Pour moi, c’est simple: soit tout le monde peut, ou personne.

Je me suis même retrouvé à le citer lorsque, par exemple, mon père (que ma mère qualifie de nazi* sur ces questions) sortait « Ah mais c’est ça, quand c’est les juifs et les musulmans qui viennent ici, c’est correct » bla bla bla bla

* Oui, c’est une caricature évidemment. Je me souviens d’une fois, TVA parlait des enfants musulmans qui ne pouvaient pas manger de porc dans les garderies et « Ah qu’ils sont niaiseux de se plier à ces niaiseries là »… Venant d’une personne qui est tellement difficile « alimentairement » que l’emmener au resto à l’exception de St-Hubert, Scores et La Cage aux Sports est UN ENFER, allô crédibilité!

Jean Tremblay est rendu là. Dans toutes les entrevues qu’il a donné mercredi, il a mentionné combien les Canadiens-français sont mous, laissent partir leurs traditions… C’est ça qu’il sous-entend, que les catholiques ne défendent pas leur religion alors que, au contraire, les « autres » se tiennent et défendent voile et kirpan devant les tribunaux.

Je suis d’accord avec la notion de laïcité ouverte. Je trouve qu’au Québec, on mélange athéisme et laïcité et que les enragés athées sont parfois même encore plus extrémistes que les fous de Dieu. Et ça, c’est sans compter les gens qui, comme Mario Dumont à l’époque d’Hérouxville, semblaient dire que la seule religion qui devrait s’afficher est le catholicisme.

Remarquez qu’on est pas à une contradiction près dans ce débat. D’un même souffle, une même personne va exiger l’interdiction du kirpan « parce que ce n’est pas un symbole religieux, mais un couteau » mais garder le crucifix du Salon Bleu « parce que ce n’est pas un symbole religieux, mais un objet de tradition ». Branchez-vous!

Je crois que la « religiosité » d’une chose ne devrait pas accorder de passe droit. Si tu interdis les couteaux, tu ne peux pas permettre le kirpan. Même chose pour le voile, si l’endroit X exige un visage découvert. On interdit les liquides dans les avions, est-ce qu’on permettrait un litre d’eau bénite?

Cela dit, même en situation de laïcité ouverte, j’ai de la difficulté à concilier prière et crucifix quand il y a séparation de l’Église et de l’État. Par contre, et ce n’est rien pour m’aider, alors que les États-Unis sont un modèle en cette matière, voilà que le même le Congrès prie le matin.

Et ne pas avoir de crucifix ou de prière dans la législature ne veut rien dire. Les sessions parlementaires scandinaves ouvrent par une messe, les églises luthériennes n’étant pas séparées de l’État.

Bref, le temps nous dira ce qu’il advient de la prière dans les conseils municipaux. D’ici là, Jean Tremblay est mieux de ranger ses discours victimaires nationalistes dans son sous-sol. Au risque de se tirer dans le pied.

Parlant de victime, au nombre de personnes persécutées pour leur religion dans le monde, je doute qu’il puisse figurer sur la liste et qu’il soit réellement le seul maire au monde à avoir été « réprimandé » à ce sujet. Cela a pu très bien se produire en France, en Turquie ou dans tout autre pays où la laïcité est strictement imposée!

Pêche sur la glace: Saguenay veut défier l’hiver

Mes clients européens, voire du reste du Québec, sont souvent surpris de m’entendre dire que je n’aime pas l’hiver, que je n’ai eu envie de faire du ski, de la motoneige, etc… Je ne veux rien savoir de la chasse et de la pêche… Bref, je n’ai rien d’un « régional » ordinaire 😀 Dans toute ma vie, je ne suis allé que deux fois sur la Baie des Ha! Ha! glacée lors de la saison de pêche blanche.

Peut-être parce que ça ne m’intéresse pas et que je n’y connais rien, j’ai tout à fait confiance envers ceux qui disent qu’il ne faut pas embarquer sur la glace de moins de 12 pouces. L’an dernier, le beau temps a réduit la saison à 20 jours.

La pêche blanche rapportant supposément 5 millions par an, la Ville de Saguenay se propose de mandater une firme ontarienne pour étudier la glace du Saguenay afin de voir si la pêche ne serait pas possible jusqu’en avril.

En voyant cela à TVA ce soir, je me suis demandé comment c’est possible si le brise-glace de la Garde Côtière, qui vient chaque semaine, « démolit » habituellement la glace vers le 15 mars. Pensons aussi au redoux, disons à la fin mars, où ça fond…

À la maison, on s’est posé la question si on n’ouvrait pas la porte à d’éventuels accidents… qui seraient évidemment blâmés sur la Ville de Saguenay, et donc passés aux contribuables!

Sans surprise, le voxpop de Kate Tremblay a bien évidemment rapporté le clip d’un régionalo-protectionniste… « On n’a pas besoin d’une firme d’Ontario pour nous dire quoi faire »

Quelqu’un de la région peut-il faire cette étude? Aucune idée.

Mais dans une région si connue pour son népotisme, de surcroit une administration municipale qui ne fait affaire qu’avec ceux qui lui sont sympathiques, c’est une bouffée d’air frais que d’entendre cela!

Wikileaks, Spin et Attention-Whorisme SagLac

Je me doutais bien qu’aussitôt que le Québec sortirait des antres de Wikileaks, le Vrai Réseau Provincial allait enfin en parler plus en profondeur.

Encore mieux pour exprimer le spin de nos bien aimés journalistes québécois, la mention de la Mine Niobec à Saint-Honoré au Saguenay.

Dans son reportage, Louis Martineau se fait presque owned en apprenant qu’il est exagéré de croire que le site est menacé par Al-Qaeda.

Quel mélange d’exceptionnalisme (« Wow, ça peut nous arriver aussi??? ») et d’attention-whorisme (« OMG ils parlent de nous »).

J’attends l’étude de la Ville de Saguenay sur les retombées économiques d’avoir la région connue du Département d’État 😀

Motoneiges: Et si on boycottait l’UPA?

La nouvelle a plus ou moins d’attention dans les médias nationaux, par contre la fermeture des sentiers de motoneiges par les agriculteurs afin de protester contre les coupures à la Financière Agricole est sur toutes les tribunes au Saguenay.

Je laisse à d’autres la guerre de chiffres, bien que je sais pertinemment combien coûtera la menace des agricultures à mon industrie. Je suis conscient que je pourrais en faire les frais avant mon départ pour ma nouvelle carrière chez Carnival Cruise Line.

Bien entendu, les agriculteurs québécois sont propriétaires de leurs terres et ils ont les droit de laisser passer qui ils veulent. Sauf que les clubs de motoneiges paient des droits à ces propriétaires. J’en conviens que certains motoneigistes circulent hors des sentiers et causent des dommages, mais bon on nous assure que c’est le gouvernement qui est visé.

Le gouvernement est donc visé pour ne pas verser assez de subventions aux agriculteurs, qui nous martèle que « L’Agriculture, c’est la Vie », ce qui les autorise donc à nous arnaquer sur le prix des aliments, à quémander des millions chaque année mais aussi à nuire au Canada à l’étranger.

Les agriculteurs du Québec misent aussi sur la clientèle captive. Qui se priverait de manger? Leur monopole fait en sorte qu’à moins d’acheter des produits étrangers, impossible de les faire chanter. Et encore ce n’est pas possible pour tout: les produits laitiers importés autre que le fromage sont introuvables et l’absence d’étiquetage rend impossible de tracer l’origine de la viande.

Les gens près de la frontière peuvent acheter aux États-Unis, même si la complicité d’Ottawa dans cette fraude du milieu agricole fait en sorte que les agents frontaliers veillent, mais les autres peuvent aussi faire leur part en faisant le contraire des locavores: Acheter, dans la mesure du possible, un produit étranger.

Surtout que ces hôtels et restaurants qui perdront de l’argent à cause du boycott sont des clients des producteurs agricoles. Et que les motoneigistes paient des taxes qui s’en vont aux producteurs aussi.

Bloquer les sentiers à ceux qui paient les subventions aux agricultures, c’est rire dans la face du monde!

La Norvège vit aussi sous un tel régime qui fait gonfler les prix des aliments. Bien, cette semaine, on disait que le lait est devenu un des produits les plus populaires lors des emplettes en Suède. L’épicerie EuroCash de Svinesund en Suède détient le record de vente de lait dans les deux pays et la moitié se fait à des Norvégiens qui traversent la frontière, plus ou moins régulièrement, pour acheter viande, tabac, alcool et autres denrées moins chères que chez eux. NRK (je cherche présentement le prix d’un litre de lait dans chacun des pays, je reviens!).

Edit:

1 litre de lait en Suède: 6 NOK (1$)
1 litre de lait en Norvège 14 NOK (2.35$)

Texte à envoyer à nos protectionnistes agricoles ASAP

Non aux sous-traitants ou aux non-syndiqués?

Homme de son époque dont le pessimisme n’a pas de limite, mon père n’a qu’une phrase pour résumer ce qu’il pense du monde du travail actuel: vous ne l’aurez pas facile.

Une de ses récriminations préférées: « Ah mais les compagnies n’engagent plus, au lieu d’un gars à 35$, Alcan aime mieux appeler une agence pour avoir un gars à 15$ de l’heure ».

Mais au moins, malgré son absence de recul « statistique », mon père a malgré tout le mérite de faire cette affirmation sur la base d’une perspective de revenus personnels beaucoup plus bas que nous avons connus en grandissant.

Ce n’est pas le cas des syndicats, pour qui un sous-traitant signifie une perte nette de cotisation et de revenu.

Cet après-midi, 150 travailleurs d’Alcan Alma ont manifesté devant les bureaux administratifs à Arvida pour protester contre l’embauche de sous-traitants pour la réfection des cuves. Les images de TVA ont bien montré les pancartes de certains appelant à des emplois « bien rémunérés ».

Jusque là, tout va bien. À la base, rien n’empêche des gens de réclamer de meilleurs salaires quand on sait que l’entreprise fait des millions de profits (d’ailleurs, les bonnes finances d’Alcan m’ont toujours convaincu qu’elle avait les moyens de verser les salaires qu’elle donne).

Là où je décroche, c’est cependant quand on entend le président du syndicat (troisième intervention) parler d’accréditations. Le syndicat s’intéresse-t-il plus au nombre de membres qu’il a, et des cotisations qui le financent, qu’au marché de l’emploi dans la région?

Parce que, selon moi, mieux vaut être un sous-traitant à 15$ de l’heure que de rester chez soi ou d’emballer chez IGA au salaire minimum. Si j’étais régionaliste, je pourrais même me réjouir d’avoir du travail sans avoir à m’exiler.

Une notion que trop peu de gens comprennent.

Culture québécoise: l’omertà?

La leçon de la semaine nous vient de Rock-Détente: si tu dis qu’une vedette québécoise est une crisse de plotte laide sur twitter, tu perdras ta job.

Soyons clair, c’est impoli. Mais est-ce que ça vaut son 4%, surement pas.

Il est certainement possible que l’employeur de Maxime Roberge n’attendait qu’une gaffe de plus pour lui montrer la porte, on ne sait pas.

Mais je ne peux pas m’empêcher de douter. L’histoire regorge d’exemples concernant le besoin de complaisance, pour ne pas dire de lichage de cul, du milieu culturel québécois. Avant l’affaire Coeur de Pirate, il y eu l’affrontement entre Marc Cassivi et Guillaume Lemay-Thivierge (ici) qui s’est d’ailleurs jouée sous la trame de la guerre des empires, le scénariste blessé par Gesca allant pleurer chez Québécor.

On ne saurait effacer l’effet de la guerre des empires dans le présent cas. Québécor, TVA à l’avant-plan, n’a certainement pas manqué de pointer du doigt le compétiteur Astral.

Si on gratte plus loin encore, on se rappellera le reportage de JE sur la bataille de l’ADISQ pour la censure des ondes radio. Solange Drouin disait qu’elle devait s’abstenir de nommer les stations « fautives » pour éviter des mauvaises relations.

Force est donc de constater que, du côté des radios, il ne faut pas non plus critiquer trop durement les artistes de peur d’avoir l’ADISQ sur le dos.

Que voulez-vous, quand on patauge dans le nationalisme comme au Québec, on frôle la trahison dans ces cas-là!

Deux textes toujours d’actualité: Ici et

Alcan: Faire aux autres ce que l’on ne veut pas qu’ils nous fassent?

L’affaire Potash Corp a ravivé de vieilles blessures chez nos apôtres de ce cancer qu’est le nationalisme économique. Ainsi, TVA donnait la parole à des intervenants qui disaient que le Québec n’aurait jamais du laisser partir Alcan dans les mains de Rio Tinto.

Qu’importe si Steinberg a jadis fait faillite parce que l’on s’obstinait à ne pas vendre à l’Ontarien Loblaws (qui, rappelons le, a fini par acheter « notre » Provigo dans la controverse). Qu’importe si la Caisse de Dépot a payé trop cher ses parts dans TVA et Vidéotron pour l’enlever à Ted Rogers, Bernard Landry préfèrait que les Québécois se fasse avoir sur leurs factures de câble plutôt que d’avoir un « Canal 10 » avec un propriétaire de Toronto.

Les barrages n’ont pas bougé, les alumineries sont encore là, aucun employé n’a perdu son poste mis à part des « gens de bureau » à Montréal qui se sont surement recasés forts de cette référence sérieuse, ce n’est pas grave. Avec un siège social désormais à Londres, disent nos nationaleux de salon, la région n’est plus protégée. Ce n’est plus certain que cela reste une zone d’activité prioritaire, nous sommes devenus « une place comme une autre ». Comme si Alcan était ici pour nos beaux yeux.

C’est d’autant plus ironique d’entendre cela que, au Saguenay-Lac-Saint-Jean, l’ultra-régionaliste en chef Marc-Urbain Proulx met Montréal (où était le siège social d’Alcan) dans le panier de ceux qui volent la richesse de la région.

Rio Tinto Alcan annonçait des investissements dans la région dernièrement. Cette année, 7 ans après La Baie, Abitibi-Bowater fermait son usine de Dolbeau. ABI est pourtant une entreprise canadienne, basée à Montréal, même pas Toronto. Et vous savez ce qu’on dit d’ABI dans la région? Que ce sont des étrangers qui possèdent nos forêts et qui n’ont pas de coeur en mettant leurs employés à la porte.

Nos régionaleux-protectionnistes se sont réjoui de la promotion de Jacynthe Côté, une « fille de chez nous », à la haute direction de l’entreprise car la région aura ses entrées au CA. Ils s’en sacrent que Jacynthe Côté, chez Rio Tinto Alcan, est dans une position plus importante que chez Alcan « toute seule » car elle pourrait amener d’autres divisions du géant minier ici, mais non, l’objectif est toujours de garder nos acquis, jamais avancer. Et puis nos députés et maires, toujours contents de voyager sur le bras, ont désormais la chance de traverser l’Atlantique pour se rendre aux assemblées d’actionnaires, c’est plus cool se rendre à Londres que se contenter du Reine Élisabeth!

N’oublions pas également que, étant donné l’apport négligeable des Canadiens-français à notre industrialisation, nous n’aurions pas eu grand chose comme source de prospérité si ce n’avait pas été de ces entrepreneurs venus de partout en Amérique.

C’est aussi de la folie pure de penser que, lors qu’elle prenait de l’expansion à l’étranger, Alcan la canadienne n’était pas perçue avec la même étiquette impérialiste que l’on appose à Rio Tinto ou un autre. Pour prendre un exemple connu, que ce soit Alcan ou Alcoa, la construction d’alumineries et des barrages hydroélectriques nécessaires a été immensément controversée en Islande. Sur le bord du Lac Saint-Jean, par contre, on ne comprenait pas que les Islandais refusent de sacrifier leur nature pour la production d’aluminium. Pourtant, ça devrait nous dire quelque chose, dire non à ce qu’une entreprise étrangère s’approprie nos ressources pour s’enrichir.

Quelle belle bande d’hypocrites sommes nous! On ne fait pas aux autres ce qu’on ne veut pas se faire faire. Si on veut que nos Alcan et nos Bombardier deviennent plus que des PME de villages, il faut savoir accepter qu’elles peuvent grandir au point d’être convoitées par d’autres. Ou l’inverse: Bernard Landry et Marc-Urbain Proulx n’ont pas versé beaucoup de larmes quand Alcan a acheté Pechiney et Alusuisse.

À la limite, si des gens sont à plaindre du passage du bleu (Alcan) au rouge (Rio Tinto Alcan), ce sont ces employés qui trouvent le nouveau propriétaire obsédé par la sécurité et qui a mis fin à la politique des yeux fermés, pour acheter la paix syndicale, du précédent. Mais je ne pleurai surement pas pour ces pauvres petits employés qui ne peuvent plus sortir 5 paires de bottes du store, ni amener leur femme manger chez St-Hubert avec le pickup de la compagnie.

Les Messies n’aiment pas être contredits

Le gros sujet de conversation en ville cette semaine, c’est le passage de Jean Tremblay à La Facture. Un reportage qui vaut à Radio-Canada un boycott de sa part, monsieur considérant que la SRC le salit.

C’est son droit le plus strict de dire que la SRC n’a pas de leçon d’administration à donner, voire de ne pas leur donner d’entrevue mais remettre en question leur intégrité parce qu’ils viennent de Montréal, Là Là dépasse les bornes!

« Ils sont arrivés avec des questions pour salir la ville »… Eille dude, c’est LA FACTURE, pas une émission touristique! La Facture, par définition, ça déterre des crosses.

Et qu’il fasse pas *cough* avec son gel de taxes pendant 8 ans. En 2010, certains ont reçu des augmentations de 33% d’une claque. Autant dire qu’il a augmenté d’une shot quand il aurait pu y aller à 3% par an!

Ça ne veut pas dire qu’il n’a pas de qualités. Il est maire depuis 1997, ce n’est certainement pas pour ses beaux yeux. Évidemment que, quand on juge Saguenay comme une des villes les mieux gérées et les moins endettés, il y est pour quelque chose.

Mais est-ce une raison pour fermer la gueule de ceux qui posent des questions? De se vanter de ne pas avoir d’opposition comme si c’était une nuisance d’avoir à rendre des comptes?

J’oubliais presque ses cheerleaders. Là-dessus, Jean Tremblay est comme Barack Obama: quels imbéciles sommes-nous de ne pas voir la Lumière qu’il nous apporte?

En passant, quelle surprise (mon oeil!) de voir le gouvernement Charest protéger le milieu municipal qui manque de transparence


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