À 3 jours du second tour de la présidentielle française, la chaîne ARD a demandé aux Allemands, dans le cadre de son sondage mensuel « DeutschlandTREND », qui souhaitent-ils voir à l’Élysée.
50% des Allemands souhaitent la réélection de Nicolas Sarkozy. Sans trop de surprise, les électeurs conservateurs CDU/CSU choisissent Sarko à 76% mais même la gauche allemande lui accorderait sa confiance: 55% des Pirates, 43% des Verts et 42% des sociaux-démocrates – seuls les supporters du Linke voteraient pour le candidat socialiste François Hollande, à 66%.
Parallèlement, le sondage de la chaine publique s’est intéressé à l’opinion des Allemands sur le Pacte Fiscal Européen, l’ensemble des mesures d’austérité budgétaire chèrement défendues par Angela Merkel. Là encore, il semble faire l’unanimité: 55% des Allemands choisissent l’austérité à des mesures de croissances financée par l’endettement public.
Là encore, Linke fait cavalier seul. Ses supporters sont les seuls à supporter majoritairement, à 68%, un accroissement de la dette publique pour raviver l’économie de la Zone Euro. Du côté des autres partis, s’ils sont encore 39% des électeurs du SPD à choisir l’option keynésienne, moins de 30% des votants de la CDU, des Verts et des Pirates sont d’accord.
De quoi bien confirmer l’illibéralisme de la France!
Samedi, Visir.is a sorti un sondage réalisé l’été dernier à l’effet que 60% des Islandais ne sont « pas contre » l’adoption du dollar canadien sur l’ile. 38% sont contre, en additionnant les pour et les indécis, ça donne donc 62% de « pas contre ». Le sondage révèle que la mesure est plus populaire chez les retraités et les hommes, et que la transition devrait se faire dans les 6 à 18 ans.
On constate clairement que l’on a affaire à un spin, juste à voir la présentation. Mais j’en vois un autre. Cette histoire de dollar canadien en Islande, ça m’a tout l’air d’être pratiquement inventé par les journalistes de l’empire 365. Vrai, des gens d’Ottawa sont allé « prospecter » au printemps. Mais personne n’en a jamais parlé en dehors des médias de 365, qui en juin ont sorti la nouvelle.
Je pense qu’on est dû pour commencer à écrire une conspiration… 😀
Un billet que je voulais écrire dès mon retour d’Islande
Préférant la bière au vin et n’aimant pas le fort, la SAQ n’est pas exactement une de mes fréquentations régulières. Après m’y être rendu aujourd’hui, 4 décembre, je me suis rendu compte que la dernière fois où j’avais mis les pieds dans un magasin d’alcool, c’est en Islande.
Comme je m’étais promis d’écrire sur la différence entre les deux…
Les Québécois aiment bien se penser supérieurs, mais on a encore des croûtes à manger en matière d’alcool, je pense à la politique libertarienne dans le domaine en Allemagne par exemple.
Un regard historique, partant de la fondation de la « Commission des Liqueurs » en 1921, nous permet cependant de bien observer le virage effectué depuis 90 ans.
Ma grand-mère pourrait vous parler de son oncle qui s’est mis riche à vendre de l’alcool fait maison parce que la ville de Port-Alfred interdisait la vente de « boisson » sur son territoire avant 1960. Les plus vieux se rappelleront des années où les magasins de la SAQ n’étaient même pas en libre-service.
Les choix des consommateurs se sont également raffinés, à mesure que la consommation d’alcool perdait son côté négatif.
D’une entreprise qui trouvait sa source dans le paternalisme étatique de l’époque, la SAQ est devenue une entreprise capitaliste dont le but est de faire entrer de l’argent dans les coffres de l’État. À preuve, la Société se vante de faire rapporter des millions au Trésor public, ce qui indique donc que ses prix artificiellement élevés le sont pour maximiser les profits et non empêcher les gens de boire: les heures d’ouverture standard comparé aux commerces d’alimentations, la « belle déco » des magasins et leurs promotions qui incitent les gens à acheter plus, par exemple une bouteille gratuite de X à l’achat des produits A, B et C ou encore, comme j’ai vu cette semaine, 25% de rabais à l’achat de telles bouteilles, limite de 4 par client.
La Norvège, la Suède et la Finlande ont aussi des monopoles d’alcool mais le seul monopole non-canadien que j’ai expérimenté est celui de l’Islande. Du capitalisme d’État, on retourne à une forme plus ou moins douce de paternalisme que les Québécois de mon âge n’ont pas connu.
Car si les Québécois aiment bien rire de l’Ontario où on ne trouve pas de bière hors de la LCBO/Beer Store, au moins la LCBO ouvre pratiquement autant que les épiceries.
Après la prohibition, adoptée et terminée par référendum, l’Islande a nationalisé le marché de l’alcool dans une entreprise qui porte le nom de Áfengis- og tóbaksverslun ríkisins, qui exploite 47 magasins sous la bannière Vínbúðin. Pour vous donner une idée du conservatisme face à l’alcool, l’Islande n’a légalisé la bière qu’en 1989.
Il n’y a qu’une dizaine d’année que les Islandais peuvent se servir eux-mêmes dans ces magasins dont l’ambiance m’a paru plus austère et où la sélection est moins importante que la SAQ (l’ATVR a cependant un service de commande par catalogue/internet qui s’adresse surtout aux « régionaux »).
Les prix, par contre, ressemblent à la SAQ. Les touristes étrangers sont souvent choqués, mais pas vraiment les Canadiens et les Scandinaves, comme j’ai pu constater avec ceux qui voyageaient avec moi. Les Islandais contournent le monopole en « faisant le plein » aux boutiques hors-taxes de l’aéroport de Keflavik au retour d’un voyage.
Des prix qui sont fixés selon la teneur en alcool des produits, de façon à décourager l’achat d’alcool fort. Et quoi de mieux que des heures d’ouvertures limités pour forcer les gens à boire de l’eau? Plus la localité est petite, moins c’est ouvert longtemps, aussi peu qu’une heure par jour en semaine dans les plus petits villages. Parfois fermé le samedi, et jamais ouvert les dimanches et fériés à grandeur du pays tableau. À la campagne, donc, s’ouvrir une bière exige de la planification!
L’austérité se remarque autant par la décoration ordinaire que l’absence de promotion ou d’affichage. L’ATVR refuse également de vendre des produits avec des étiquettes qui attirent l’attention du consommateur. C’est la loi. Parlant de loi, la seule pub de l’ATVR dans les médias est une discrète annonce rappelant qu’il faut avoir 20 ans – et ses cartes – pour y acheter quelque chose.
Même le ministère des finances, propriétaire de l’ATVR, n’attend pas grand chose d’eux. En 2009, il n’avait estimé les dividendes issues des profits de la chaîne à 210 millions de couronnes – pour finir par en recevoir 960 (ici). On est définitivement loin du Québec!
Ce qui ne veut pas dire que l’ATVR n’a pas été mise à contribution afin de renflouer les coffres de l’Islande en crise. Certains produits ont augmenté de 25% d’un coup, et les ventes ont baissé – ça s’est donc retourné contre eux.
Ironiquement, l’un des principaux arguments pro-ATVR n’est pas le paternalisme mais la même chose qu’au Québec: offir une sélection égale partout en Islande. Très ironique parce que l’abolition du monopole rendrait l’alcool plus accessible en Islande, surtout hors de la capitale: nul doute qu’en épicerie, il serait possible d’en acheter du matin au soir et que des commerçants de localités « sèches » en raison de l’absence de succursale offriraient au moins les produits les plus populaires.
Donc, dans le cas de l’Islande, l’argument du capitalisme d’État ne marche pas. Le paternalisme fonctionne mieux, tellement mieux qu’en 2005, 60% des Islandais étaient contre la vente d’alcool par le secteur privé.
Et pour être honnête, sans être d’accord avec ni l’un ni l’autre, je préfère le paternalisme au capitalisme d’État. Moins hypocrite.
2007: Manifestation des Jeunes Libertariens d’Islande contre l’ATVR:
L’ami Matvail s’est demandé si le gouvernement Charest n’était pas le plus impopulaire de toutes les démocraties libérales en ce moment. Cyberpresse a apporté une partie de la réponse: Dalton et Gordon sont presque aussi bas que lui.
À 4 heures et demi d’avion du Québec, se trouve une autre première ministre qui traîne au bas-fonds des sondages. Le Gallup de décembre est tout aussi dévastateur que nos CROP…
Seulement 16% des Islandais se considèrent satisfaits du travail du gouvernement. Les deux partis gouvernementaux obtiennent un beau 36% des intentions de vote. Ceci dit, Jean Charest sera probablement jaloux: Johanna obtient 21% de satisfaction (donc, les chiffres sont inversés entre les deux situations).
La situation n’est pas plus rose dans l’opposition, dont le travail ne satisfaisait que 22% des électeurs en mars (dernière fois que la question a été posée).
Comme quoi il n’y a pas que le bleu des murs de la chambre des députés qui unissent l’Islande et le Québec. Un très fort fuck you à la classe politique aussi!
Pour les gouvernements, la santé est devenue rien de moins que le mal du siècle. Tous les pays industrialisés connaissent des problèmes, d’ailleurs très similaires: manque de personnel, et hausse toujours plus importante des coûts. Tout le monde tente bien que mal de trouver des solutions.
Si je suis vite à qualifier les Canadiens de « têtes dures » pour refuser d’envisager d’importantes réformes dans le domaine, réformes allant à l’encontre des paramètres existants, force est de constater que les mêmes mots s’appliquent à mon deuxième pays. L’opinion publique allemande se dresse contre les visées du ministre Filip Rösler.
Il faut dire que notre assurance-maladie semble bien jeune comparée à l’allemande, créé par nul autre que Bismarck il y 140 ans!
Pour résumer rapidement, chaque résident de l’Allemagne doit avoir une assurance-maladie sauf s’il est riche. Une personne ayant des revenus annuels inférieurs à 42000€ doit s’assurer au public, les autres au privé. Les deux secteurs ont un éventail de compagnies où l’assuré peut se promener selon les services offerts. La prime correspond à environ 15% du salaire, et l’employeur en assume la moitié.
Le gouvernement fédéral a déjà permis aux caisses de facturer leurs clients différents frais supplémentaires afin qu’elles se renflouent, mais ce n’est pas encore suffisant alors le ministère de la santé étudie sérieusement le remplacement des primes ajustées selon les revenus par des primes fixes.
L’opposition à ces deux propositions s’articulent autour de deux arguments. Les « frais supplémentaires » sont dénoncés parce que les employeurs ne participent pas, et les primes fixes sont décriées car elles ne respectent pas le principe de solidarité.
En guise de réplique, l’opposition parle de plus en plus d’abolir le système d’assurance actuel et le remplacer par un système à la canadienne. Incroyable, mais vrai! J’ai d’ailleurs écrit un texte là-dessus sur un blogue libéral allemand, à venir bientôt.
Notez cependant que, mis à part les « frais supplémentaires », le gouvernement est encore dans la phase des consultations. Et c’est dans l’ombre de ces changements que l’on a réalisé l’enquête annuelle sur les services de santé en Allemagne, où l’on interroge 1800 citoyens et 800 médecins sur leurs perceptions. Voici les chiffres:
82% trouvent la réforme injuste
75% doutent qu’elle assure réellement le financement du système de santé
61% sont insatisfaits du ministre fédéral de la santé (62% l’étaient de sa prédécesseure)
70% jugent le système de santé allemande « bien » ou « très bien » (80% il y a 2 ans!)
42% ont peut de devoir se priver de soins pour des raisons financières
38% se privent déjà de soins pour des raisons financières
70% déclarent le prix des médicaments comme cause de la hausse des coûts en santé,
68% les changements démographiques
61% trouvent que « Big Pharma » a été choyée par la réforme
66% disent que les assurés sont trop touchés par la réforme
50% des gens et 70% des médecins trouvent que beaucoup d’Allemands consultent trop les médecins
73% des médecins trouvent raisonnables d’exiger une participation financière des patients à leurs soins.
90% des patients rejettent une augmentation des primes d’assurance
80% s’opposent à payer plus pour les médicaments
75% contre l’idée d’absorber eux-mêmes une partie des coûts d’une visite médicale
66% contre le ticket modérateur à chaque visite
66% contre le modèle suisse (présentation ici)
Bref, la santé est en train de devenir en Allemagne la même chose qu’ici: un mange-ministre!
J’aurais aimé entendre les propositions de ces personnes qui ont dit non à toute forme de financement supplémentaire. C’est beau dire non, mais les coûts grimpent et il faudra que quelqu’un les couvre et ça ne sera pas le voisin!
Soit dit en passant, l’étude « MLP-Gesundheitsreport » a été réalisée dans d’autres pays cette année et il s’avère que les Allemands sont à la traine derrière leurs voisins suisses et néerlandais… Comme quoi ces modèles qu’ils rejettent peuvent très bien être la solution durable à leurs problèmes
Un sondage qui tombe à point, 24 heures après la mention du Danemark dans un billet de David Descôteaux sur les innovations en santé. Il y parle de quelque chose dont j’ai déjà mentionné, la garantie de soin: si l’État ne peut pas vous opérer dans les 4 semaines, il vous envoie dans un hôpital privé et paie.
Une mesure élaborée par l’actuel gouvernement VK, et applaudie par les électeurs de l’opposition de gauche. 64% des électeurs des quatre partis du « bloc rouge » l’appuient.
Appelé à commenter, le chef du Socialistiske Folkeparti, Villy Søvndal a toutefois émis le souhait que, d’ici 10 ans, le système de santé danois pourrait se passer de cette « aide ». Ceci dit, il précise qu’il n’est pas en faveur d’une interdiction des hôpitaux privés au Danemark, simplement à ce que le Danemark ait un système de santé public efficace où chacun a accès à des traitements dans des délais raisonnables.
Ça donne une idée du dinosaure canadien en matière de santé. Vous avez ici le chef d’un parti politique de gauche, qui serait entre Québec Solidaire et le PQ chez nous, qui admet l’existence d’hôpitaux privés à buts lucratifs…
J’ironise mais difficile de trouver une autre adjectif à la lecture de cet article sur ces gens qui espèrent que la gauche « émergera » au Québec d’ici 2020. Une personne s’avoue même sceptique, affirmant que le Québec de gauche n’est jamais arrivé malgré tout ce qui a été fait depuis 35 ans.
Parce que si le Québec actuel n’est pas de gauche, alors il est quoi? Nommez-moi des politiques typiques de la gauche, nous les avons toutes!
– Assurance-maladie universelle
– Congés parentaux
– Assurance-médicament d’État
– Subventions importantes dans plusieurs domaines
– Assurance-automobile nationalisée
– Électricité nationalisée
– Monopole d’État sur la vente d’alcool
– Services de garde subventionnés
– Éducation au plus bas coût possible
– Etc!
Qu’est-ce que vous voulez de plus? La nationalisation des mines? des industries lourdes? des marchés d’alimentation?
Barbara Poirier et Robert Lachance, réalisez-vous que la vraie solidarité serait que les Québécois paient au moins pour leurs services eux-mêmes, sans dépendre de la péréquation canadienne ni d’une taxation disproportionnée des « riches »? Comme dit le SPD, qui en a mangé des croutes en matière de gauche, le « bar open n’est pas notre idée de la solidarité ».
Comme je disais récemment, à droite certains se plaignent que des gens comme Facal et Legault ne sont « que » la « gauche efficace ». Bien sachez que je préfère mille fois mieux cette gauche efficace déjà en marche dans de nombreux pays d’Europe à l’irresponsable statut quo dans lequel le Québec semble résolument figé et où même le ministre des finances se prend pour le vendeur d’un magasin de meubles « Achetez maintenant, payez plus tard! »
Ceci dit, je me permets toutefois un bémol face à ce résultat, étant donné la confusion qui règne au Québec (et ailleurs aussi!) lorsque l’on discute de gauche et de droite.
L’Empire a sondé les Québécois pour savoir quel serait le Québec de leurs rêves. Les questions sont ici et je vous propose l’exercice suivant: y répondre afin de comparer avec les réponses données par Canoe/TVA/LCN/JdeQ/JdeM.
Sauf si la question en demande explicitement plusieurs, je n’ai mis que LA première qui me venait en tête pour ne pas alourdir l’exercice.
On a demandé aux Allemands s’ils achèteraient une voiture électrique ici.
La moyenne de oui a été de 64%, la proportion atteignant même 74% chez les 14 à 19 ans.
Je vois tellement le mot SPIN écrit en grosses lettres fluo.
Un Allemand ne peut pas avoir de permis avant 18 ans. Même nous, on trouve qu’attendre 16, 17 ans, c’est de la torture alors imaginez 18. Ajoutez à cela qu’en Allemagne, on n’a pas cette habitude de travailler jeune, autant dire que l’on ne paie pas un « bazou » après une première job d’été comme c’est le cas en Amérique du Nord.
Ce qui donne un aspect légèrement mythique au permis de conduire chez les jeunes. Je me souviens, première journée à l’école à Dresden, la face de la classe de 9ième année quand on me demande si j’ai mon permis.
Mais enfin, peu importe, à 14 ans, j’aurais acheté n’importe quel char. Alors faites pas dire des choses que les jeunes n’ont pas dit, notamment sur combien ils sont verts…surtout quand on voit que le sondage est commandité par un lobby de l’automobile électrique!
Une très grosse année pour les volcanologues et l’Almannavarnir: une troisième éruption se prépare en Islande cette année. Cette fois, par contre, les dommages seront encore plus importants: le plus grand glacier d’Europe, le Vatnajökull, fondera et les jökulhlaup emporteront tout sur leur passage. La coulée parcourra 55 km avant d’arriver à l’Atlantique.
La premier niveau d’alerte a été donnée après le déclenchement des inondations et, mis à part l’activité sismique qui augmente, les habitants de la région de Kirkjubaejarklaustur ont subi quelques pannes d’électricité. On parle de l’éventualité d’une éruption depuis une semaine dans les médias islandais, donc avis à nos experts du #Spin qui en parleront comme d’un act of god causé par les changements climatiques!
Une inondation de l’ampleur de celle de 1996 n’est pas exclue. Fort heureusement cependant, les Islandais ont très bien appris de l’histoire: personne ne vit sur les terres où les eaux seront déversées, la Hringvegur est surélevée à plusieurs endroits – en Islande, on sait qu’on ne doit pas combattre la nature!
Soit dit en passant, les Islandais disent qu’une éruption volcanique, c’est signe que la terre indique sa colère envers le pays. Comment s’empêcher, dès lors, de faire un lien avec les sondages d’aujourd’hui qui sont catastrophiques pour le gouvernement en place!