Le chercheur électoral norvégien Frank Aarebrot s’est intéressé aux opinions politiques des journalistes des trois pays scandinaves, une étude dont il a présenté les résultats ce jeudi au Nordiske Mediedager de Bergen.
La question est simple: S’il y avait des élections, pour qui voteriez-vous?
Dans les trois pays, le rouge l’emporte. Les pourcentages en blanc sont la différence avec les plus récents sondages réalisés dans la population en général.
Norvège:


Remarquez bien que le FrP disparait totalement de la carte. TV2 note dans son article qu’en 2003, 36% des journalistes norvégiens avaient voté pour SV – un parti semblable à Québec Solidaire.
Ceci dit, le professeur conclut que la différence entre journalistes et population générale est moins prononcée en Norvège que chez les deux voisins.
Suède:

Non seulement la gauche est sur-représentée chez les journalistes suédois mais le « parlement des journalistes » est très différent du Riskdag élu en 2010.
Danemark:

Le Danemark remporte la palme avec 80% de journalistes votant à gauche (au Danemark, « B », Det Radikale Venstre est un parti social-libéral qui s’associe à la gauche).
Ce qui me frappe, ce n’est pas tant l’absence relative des idées libérales chez nos chers reporters mais la sur-représentation de partis « à gauche de la gauche » dont les programmes hyper-socialistes et étatistes ne trouvent pas vraiment d’emprise dans la population.
Je serais très curieux de voir le résultat d’une telle enquête au Québec. Cela dit, je ne nie aucunement aux journalistes le droit d’avoir une opinion et je préfère savoir leur couleur plutôt que les voir se cacher derrière une objectivité et une neutralité qui relève de plus en plus de l’utopie de nos jours.
Mais jusqu’à quel point cela influence-t-il leur travail? J’aimerais bien voir une étude scientifique là-dessus.
D’un coup d’oeil, je dirais que Helle Thorning-Schmidt et Jens Stoltenberg font face à beaucoup moins de micros hostiles que Fredrik Reinfelt. Plus près de nous, on voit très bien comment les médias ferment les yeux sur les comportements condamnables du mouvement étudiant.
Sauf qu’il n’y a pas que la politique partisane qui est influencée par nos opinions. En Allemagne, les chroniqueurs télé lèvent souvent le nez sur ce qui vient des diffuseurs privés. Culture, justice, environnement, consommation, même les sports (Réjean Tremblay en est le meilleur exemple)… Aucun article de journal, aucun reportage n’échappe aux couleurs politiques d’un journaliste.
C’est peut-être pour ça que j’ai renoncé à en devenir un.
TV2 Nyhetene
EDIT: Deux « vieux » billets sur le passé rouge de la télévision publique danoise: ici et là
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