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Le rouge et le noir: Berlin

Le 1er mai 1987, des anarco-communistes provoquaient une émeute dans le quartier Kreuzberg. Cette année, la tradition célébrait son quart de siècle avec, comme à l’habitude, son cocktail de slogans révolutionnaires, de saccage et de violence. Des 7000 policiers en service mardi dernier, 124 ont été blessés, et on s’est réjoui qu’il y ait eu moins de casse et d’arrestations que par les années précédentes.

Malgré tout, nous dit le maire de Berlin, ce n’est pas une raison pour célébrer. Ce weekend, on a lancé un cocktail molotov dans une voiture de police. Le même soir, on a aussi vu une attaque, par une trentaine de personne, d’un chantier de construction. Aussi, les autorités ont révélé que, le soir du 1er mai, en marge de la « Marche Révolutionnaire », on a saisi des bombes.

Les anarco-communistes berlinois sont bien connus des services de renseignement. Quand on vit dans l’arrondissement Friedrichshain-Kreuzberg (quelques images), on s’habitue à leurs graffitis, leurs tracts. On ne se surprend pas de voir la police intervenir lorsque leurs actions contre la gentrification du voisinage débordent et on sait se tenir loin de leurs bars et leurs immeubles.

Comme dans les banlieues françaises, le feu semble être leur arme favorite – on ne compte plus les incendies de véhicules (symboles de richesse!!!) à Berlin. McDo s’est tenu loin de Kreuzberg pendant des décennies, de peur d’être victime d’un attentat.

On finit par rire et hausser les épaules quand on voit, dans les journaux, leurs échauffourées avec les Nazis. Que les cons se battent entre eux, peut-être finiront-ils par s’exterminer mutuellement.

Mais tout le monde à Berlin sait qu’ils sont dangereux. Ils sont nombreux à trouver que les autorités ne les surveillent pas assez, ne prêtent pas assez attention à leurs activités, accusant la gauche de fermer les yeux sur la violence.

Ceci dit, reculons de 40 ans et comparons la Rote Armee Faktion au FLQ: le FLQ obtient immensément plus de sympathies au Québec que les terroristes Baader-Meinhof en Allemagne.

Et si ça expliquait pourquoi personne ne s’attarde à la violence prônée par les anarco-communistes de la CLASSE?

L’héritage brun de la RDA

Il est de bon ton de blâmer l’extrémisme politique sur le dos de la misère humaine. L’arrivée des Nazis au pouvoir en 1933 est, plus souvent qu’autrement, expliquée par la détresse économique de l’Allemagne après 1929. Il en va de même pour la « popularité » des « Bruns » en ex-RDA: la population y serait désaxée suite à l’effondrement du régime communiste. Personnellement, je ne crois pas que ça puisse tout expliquer et, à mon avis, c’est une explication très partisane.

J’ai eu la chance d’en discuter un jour, avec des gens qui m’ont bien expliqué que le SED fermait les yeux sur la mouvance nationaliste, ce qui fait que les Allemands de l’Est n’ont jamais eu la même honte d’être Allemand que leurs cousins de l’Ouest. Et, même si le sujet demeure méconnu, le cinéma l’a immortalisé dans deux films: Führer Ex est surement le plus connu mais, fait inusité, la censure est-allemande a laissé passer, dans Coming Out sorti à l’automne 1989, une scène où la Volkspolizei ferme les yeux sur des skinheads attaquant un bar gay de Berlin-Est.

Dans la foulée du scandale des Dönermorder, Die Welt publie un texte tout à fait captivant intitulé « Braunes Erbe der DDR« , où Freya Klier explique bien les liens entre le nazisme, le régime du SED et l’impact sur les Ossis d’aujourd’hui.

Les 40 ans d’histoire de la RDA sont marquées par un antisémitisme et une xénophobie très bien entretenus par le régime.

Pour combler les manques de main d’oeuvre suite à l’émigration massive d’avant le Mur, la RDA fit venir des contingents de Vietnamiens et de Mozambicains (qui furent presque tous expulsés à la Réunification). Ces travailleurs, qui ne pouvaient rester plus de 3 ans, étaient soumis à un régime de vie inacceptable. On les forçait à vivre dans des résidences séparées, n’avaient pas le droit d’entrer dans les cafés et restaurants, devaient demander la permission pour se déplacer hors de leur ville de résidence. Au travail, ils étaient confinés aux tâches « inférieures ».

On leur interdisait aussi d’apprendre l’allemand. Et, gardons le pire pour la fin, les autorités est-allemandes avortaient de force toute « travailleuse immigrée » enceinte. Gageons que les néonazis n’auraient rien à redire à propos d’une telle politique issue pourtant de leurs ennemis…

L’auteure avait été menacée de mort pour avoir publié cette histoire en septembre 1990. Elle relate aussi qu’en 1935, un Nazi avait violé une de ses amies juives et qu’elle l’avait retrouvée, plus tard, secrétaire du SED.

En 1986, le régime a voulu détruire le cimetière juif du quartier Weißensee à Berlin. Un an plus tard, des hordes de jeunes attaquaient des juifs réunis dans une église à grands cris « Juden raus aus deutschen Kirchen » et « Sieg Heil ». En 1990, Freya Klier a été prise à partie dans un S-Bahn en raison de ses cheveux foncés. En 1993, des résidents du quartier berlinois de Köpenick se sont opposés à l’installation de réfugiés bosniaques, qu’ils appelaient des porcs, dans leur voisinage.

Vingt ans plus tard, la dame constate que si les Ossis gardent leurs opinions pour eux-mêmes, ils n’ont pas changé pour autant. Des élèves de Neuruppin (Brandenburg) lui ont déjà juré qu’ils sont « submergés par les étrangers » alors qu’aucune personne dans l’école est née hors de l’Allemagne!

Die Linke doit cesser d’être hypocrite et reconnaitre qu’il a très bien préparé le terrain. Et l’Est doit faire le même travail d’introspection qu’a fait l’Ouest, surtout après 1968.

D’un extrême à l’autre

Billet ayant dû être écrit samedi

Le 21 novembre 1992, le squatteur anarchiste Silvio Meier était poignardé à mort à la sortie ouest de la station de métro Samariterstrasse dans Friedrichshain (au coin de chez nous, dans mon ancienne vie).

Depuis, chaque année, l’extrême-gauche se rassemble afin de commémorer sa mort ainsi que tous les crimes commis par ceux qu’ils appellent les Fascistes. La marche de cette année a eu lieu samedi, l’édition 2011 prenant une saveur particulière alors que l’Allemagne est encore sous le choc des « Döner-Morde ».

Le simple nom de l’évènement, « Demo gegen Rechts » (Manif contre la droite), explique à lui seul pourquoi aucun parti politique allemand, aussi libéral soit-il, ne veut être associé à la droite du centre. C’est le spot des nazis, point.

On peut parler pendant des milliers d’années de la justesse théorique d’un tel positionnement mais bon.

Une marche de 2600 personnes, encadrées par 600 policiers, dans le calme si ce n’est les habituelles roches lancées aux policiers et sur les véhicules.

Moi, quand je les regarde, j’ai l’impression de voir un gang de rue qui pleure ses victimes aux mains de ses adversaires. Je n’ai aucune pitié pour ces anti-démocrates de gauche qui se croient persécutés par ces anti-démocrates de droite. Ce sont deux extrémismes qui non seulement ont plus en commun qu’ils ne voudraient l’admettre mais qui, dans les faits, ne représentent pas grand chose (ni grand monde) dans l’ordre politique actuel.

Ils me font rire, ces gens d’extrême-gauche habillés en noir qui exigent que la constitution allemande interdise le nazisme. Non seulement parce que le droit criminel allemand est déjà assez poussé là-dessus mais aussi parce que ce n’est pas en interdisant quelque chose qu’il disparait.

Devrait-on leur rappeler qu’en plus, ça serait utiliser la même médecine que le Troisième Reich a servi aux partis politiques?

Pire encore, interdire le nazisme voudrait aussi dire, par sa définition, interdire le communisme…

Ceci dit, tant et aussi longtemps que le communisme aura bonne presse en Allemagne et de par le monde, on continuera à fermer les yeux.

Berliner Morgenpost

P.S.: Je vous invite à poursuivre la discussion chez Antagoniste

La terreur brune continue…

Cette histoire de « terreur brune », ces néonazis ayant commis des meurtres racistes pendant des années sans s’être fait inquiéter par les autorités, fait de grandes vagues en Allemagne. Les médias ne lâchent pas le morceau et plusieurs politiciens sont dans l’eau chaude.

Cela fait plusieurs jours que je veux écrire sur le sujet mais les nouvelles évoluent plus vite que mon texte, je vais donc attendre. J’imagine que mon point de vue d’ancien « Scheißausländer » (étranger de merde) est recherché!

Mais un fait divers de jeudi attire mon attention: À Berlin, dans le centre commercial Alexa sur Alexanderplatz, un touriste américain de 48 ans a été agressé par deux néonazis (ici).

Un évènement qui rappelle que pour être pris pour cible par eux, même pas besoin d’être « pas blanc ». Ne pas descendre des couilles de Beethoven suffit.

1938 est encore proche…

Le 9 novembre 1938, les Nazis s’en prenaient à la communauté juive en représailles à l’assassinat du diplomate Von Rath à Paris. On a donné à cet évènement le nom de « Kristallnacht » (Nuit de Cristal), bien que l’Allemagne moderne y préfère « Reichspogromnacht » – les coupables sont ainsi identifiés, et on comprend que ce n’était pas une fête!

C’est bien malheureux mais l’actualité judiciaire berlinoise nous apprend que le passé vit encore parmi nous. Mardi soir, dans Lichtenberg, un Africain a été sauvagement battu. S’en est suivi un incendie criminel dans maison de jeunes appartenant à un mouvement de jeunesse socialiste, le deuxième en moins d’un mois.

Ce ne sont pas des évènements qui surprennent, on sait que les Néonazis agissent souvent lors de tels « anniversaires ». Même si c’est marginal, ça reste que ça fait partie de la vie dans l’est de l’Allemagne. Je sais que, devant quelqu’un vêtu tout en noir, il ne faut pas s’ouvrir la bouche. Quand j’ai enseigné le français dans le Landkreis Sachsische Schweiz, haut lieu du néo-nazisme, je me souviens que la police cherchait de la littérature du NPD dans les écoles et que les parents y étaient d’une vigilance envers leurs ados pour éviter qu’ils entrent en contact avec le « milieu ».

Car on m’a tôt appris que les Nazis, comme une secte, recrutent leurs adeptes quand ils sont jeunes et naïfs. En ex-RDA, leurs proches possèdent écoles de conduite, discothèques pour ados, ils sont bénévoles à l’aide aux devoirs, s’impliquent dans les associations sportives… L’extrême-droite courtise donc les gens de la même manière que la gauche, un phénomène qui semble mystifier plusieurs mais qui ne surprend personne ayant constaté que les deux disent à peu près la même chose et s’adressent au même public.

C’est d’ailleurs pour cela que Nazis et Communistes s’entre-tuaient dans l’Allemagne des années 20. Et qu’aujourd’hui, que des Néonazis mettent le feu à des maisons de jeunes où vont des enfants aussi jeunes que 6 ans se font « éduquer dans une perspective socialiste » (wikipedia).

Certains n’ont définitivement pas retenu les leçons de l’histoire.

Le foulard palestinien d’un Pirate fait des vagues

Je vous en parlais la semaine dernière, la tenue vestimentaire des 15 députés pirates à la Chambre des Députés de Berlin a fait jaser.

Si le foulard palestinien de Gerwald Claus-Brunner a été autorisé par les règles parlementaires, il a fait sortir dans les médias Charlotte Knobloch, ancienne présidente du Zentralrat der Juden in Deutschland, le Conseil Central des Juifs en Allemagne.

Car, écrit-elle, « le foulard palestinien n’est pas que le symbole des mouvements de libération du Tiers-Monde et de la gauche occidentale, c’est aussi celui du nationalisme, la lutte armée et l’antisionisme ».

Le principal intéressé n’a pas apprécié être interpellé publiquement mais ne s’est pas gêné pour exprimer son désaccord avec la dame, notamment sur la définition qu’elle fait de son foulard, qu’il dit porter depuis 1995 après l’avoir reçu en cadeau.

Comme Yasser Arafat, Brunner affirme qu’il portera le foulard tant que la constitution allemande l’autorisera mais, surtout, tant et aussi longtemps que « le conflit au Moyen-Orient ne ce sera pas terminé par un compromis ».

Ce n’est donc pas demain la veille.

Mais après le programme électoral et les chandails du Che, un autre clou dans la thèse du libertarianisme des Pirates…

Des Pirates au Parlement

C’est ce jeudi qu’avait lieu la rentrée de la Berliner Abgeordenetenhaus, la Chambre des Députés de Berlin. Le 17ième parlement berlinois compte 149 sièges pour les 5 prochaines années, y compris un caucus de 15 députés du Piratenpartei.

À eux seuls, ces 15 ont mobilisé une bonne partie de l’attention. D’abord par le simple fait qu’il s’agit du plus fort succès électoral d’un parti pirate, ensuite parce que la tenue vestimentaire ne soit pas exactement au goût du décorum parlementaire et parce qu’ils ont, d’emblée, exigé plus de droits pour les plus petits caucus et les députés individuels.

Ces politiciens nouveau genre n’aiment pas la cravate, sont déçus de ne pas pouvoir manger pendant la session et restent accrochés à leurs iPhone afin de tweeter en direct, souvent de façon bien irrévérencieuse, ce qui se passe dans l’ancien parlement prussien. N’ont-ils pas promis la transparence totale?

L’arrivée du parti dans un parlement permet également d’en savoir un peu plus sur son orientation idéologique. Mon scepticisme à l’égard du libertarianisme du parti semble confirmé: le caucus pirate est déçu de prendre la place du FDP, à la droite de la CDU. Leur place de choix? À gauche, entre les Verts et Die Linke. Un choix refusé par le SPD qui ne voulait pas se tasser à droite dans l’hémicycle. Pour la petite histoire, sachez que le programme électoral ne penchait pas exactement du côté droit: repas scolaires gratuits, transport en commun gratuit et sous propriété municipale, salaire minimum, etc.

Je termine ici sur quelques statistiques sur la composition de la nouvelle chambre, vous faisant remarquer au passage que le Berliner Morgenpost a réussi à me faire sacrer. Quand je dis que derrière chaque Allemand se cache un irréparable nationaliste… Le journal fait la manchette ainsi « Les Berlinois sont une minorité au parlement berlinois ». Que voulez-vous chers amis de Springer Verlag, les « de souche » ne sont que 23% des 3.4 millions de Berlinois, aussi bien vous faire à l’idée!

Répartitions des sexes: H 65.1% F 34.9%. Le plus gros contingent féminin est chez les Linken, le plus petit chez les Pirates.
Avocats, professeurs et « political scientists »: les trois professions les plus courantes.
Les députés sont âgés entre 19 et 73 ans, une moyenne de 45.

Parteitag der Linken: Marxistenkongress

Si les yeux des Québécois sont tournés vers Jean Charest à Québec, les observateurs de la politique allemande sont curieux de voir et d’entendre ce qui se passe à Erfurt où le parti d’extrême-gauche Die Linke tient son congrès.

Le discours d’ouverture de Gesine Lötzsch a donné le ton à ce congrès sensé accoucher d’un programme pour les prochaines élections. Non seulement veut-elle nationaliser les banques, elle désire aussi interdire aux diffuseurs publics ARD et ZDF de présenter les cours de la bourse. Son portrait apocalyptique de la société capitaliste actuelle a été chaudement applaudi par les 550 délégués présents.

Dans un autre discours, Oskar Lafontaine, le visage ouest-allemand de ce parti qui fut jadis le SED, s’est emporté pour la fameuse « K-Frage ». Pour lui, l’image du communisme en Allemagne doit être réhabilitée. Pourquoi, dit-il, la France a-t-elle en tête la Résistance contre l’occupation nazie lorsqu’elle pense aux communistes alors que l’Allemagne est incapable de penser à autre chose qu’au Mur et à Staline?

Oskar Lafontaine a d’ailleurs posé ses conditions pour une (improbable) participation du parti à un gouvernement fédéral: pas de coupures de programmes sociaux, pas de coupures de postes. Afin de mieux s’attaquer aux Verts, le parti devra également prendre le virage de l’écologie et de la décroissance. À l’appel de théologiens protestants fervents admirateurs du socialisme démocratique, l’ancien chef a également exhorté les militants à inscrire l’amour au programme.

Samedi, le pacifisme lâche des délégués a été révélé au grand jour lorsqu’ils ont voté en faveur d’une interdiction totale de tout déploiement militaire de la Bundeswehr, y compris les missions humanitaires sous l’égide des Nations Unies.

Au milieu de votes divers concernant l’existence d’Israël, la nationalisation d’entreprises névralgiques, le parti s’est également entendu pour une légalisation complète des drogues.

Et si vous pensiez que l’appellation « Congrès des Marxistes » était de l’ironie, sachez que c’est l’héritage dont se revendique Die Linke 120 ans après le « Erfurter Programm » du SPD. Et que, quand ils ne sont pas marxistes, ils sont trotskystes!

Le tout sous le slogan de la liberté et de la solidarité bien sur!

ZDF
Berliner Morgenpost
Berliner Morgenpost

S’en prendre à Deutsche Bahn: du sabotage, du terrorisme dit l’Allemagne

Depuis un bon moment, il est fréquent pour l’extrême-gauche berlinoise de revendiquer des incendies criminels de véhicules, en particulier haut de gamme. D’ailleurs, la soi-disant mollesse des autorités à l’égard de ces nombreux incidents a été fréquemment relevée pendant la dernière campagne électorale.

Non contents de s’en prendre aux Mercedes et BMW, c’est maintenant Deutsche Bahn qui est la cible de ces inconnus. Une situation qui rappelle les années 1970 et qui, constitution oblige, interpelle le gouvernement fédéral et une toute autre répondre que celles des procureurs berlinois.

Depuis le début de la semaine, 7 dispositifs pouvant incendier des trains ont été découverts à Berlin. La justice fédérale a pris le relais et l’enquête a pris une tournure plus sérieuse: on parle désormais de terrorisme, de « sabotage anti-constitutionnels », aux dires de l’article 88 du code pénal. La CDU applaudit, c’est la première à dénoncer le SPD et Die Linke, jugeant qu’ils ferment les yeux sur les gestes de l’extrême-gauche pour ne regarder que ce qui se passe à l’extrême-droite.

Or, si on ne prend que les 6 premiers mois de cette année, les nazis ont perdu face aux communistes: la police berlinoise recense 823 crimes d’extrême-gauche, violents pour la plupart, contre 585 délits d’extrême-droite, pour la plupart liées à la distribution de matériel (en Allemagne, on ne surveille pas que la drogue dans les écoles….).

Et même si je sais qu’un nazi et un communiste, c’est du pareil au même, n’allez pas dire cela en Allemagne sous peine de choquer, et surtout pas aux fonctionnaires de l’Office de la Protection de la Constitution, où il s’agit de deux champs d’intervention séparés…ici.

Der Tagesspiegel, Die Welt et Berliner Morgenpost.

Wahl zum Abgeordenetenhaus: Der Senat bleibt rot

Klaus Wowereit reste le Maire de la capitale allemande, le SPD remportant un troisième mandat consécutif à la tête de la ville. Le résultat du vote de dimanche est peu surprenant, bien que Renate Künast, des Verts, a talonné de près dans les sondages celui qu’on surnomme Der Partymeister.

Le score des Verts exclut toute coalition avec Die Linke, et le SPD sera partenaire avec eux ou la CDU mais Renate Künast ne deviendra pas mairesse comme elle en rêvait depuis un an. Fort possible que Klaus Wowereit reste en politique municipale, lui qui se voyait chancelier l’an prochain. Soit dit, Wowereit rentre à la chambre des députés sans mandat direct, la CDU l’ayant battu dans son quartier de Charlottenburg-Wilmersdorf.

Populaire, le maire a fait campagne sur son propre bilan. Bien que ce soit quelqu’un de bien sympathique, j’ai de la difficulté avec son approche par contre. Des personalités sont venues l’appuyer, or j’ai bien peur que leurs paroles surpassent les dix ans de pouvoir de Klaus Wowereit… Berlin, ville ouverte sur le monde, ville d’arts, de création, etc… Ça remonte à Frédéric II, pas Klaus Wowereit!

Peu connus, la CDU et le FDP n’ont pas fait le poids. Il faut aussi dire que ces deux partis portent sur eux le bilan du gouvernement fédéral, la question grecque hantant
Angela Merkel et ses partenaires libéraux. D’ailleurs, le FDP a bien essayé de se sauver avec quelques slogans anti-européens mais rien à faire…. Quoiqu’à Berlin, ville de pauvres, ce « parti des riches » n’est pas en terreau fertile. À un point tel que le FDP obtient un score inférieur à Die Linke dans l’ancien Berlin-Ouest, du jamais vu!

Faute de preuve que l’opposition pourrait faire mieux, les Berlinois ont préféré croire le programme de Klaus Wowereit qui rêve de voir sa ville remplacer Londres et New York
sur la carte du monde. Permettez-moi de savourer l’ironie de se réfugier à gauche dans un contexte de hausse des loyers alors que c’est l’administration municipale SPD/Die Linke qui a créé ce climat spéculatif dans l’immobilier. Pour rester dans le même paradoxe, les électeurs ont mandaté le SPD de trouver un opérateur privé pour le chemin de fer urbain, vu tous les problèmes depuis 2 ans avec Deutsche Bahn.

Seuls 60% des Berlinois se sont présentés aux urnes ce dimanche, typique des Länder de l’ex-RDA où règne le slogan « Aucun parti ne s’occupe de moi ». Signe d’un mécontentement certain avec l’ordre établi, les Pirates font leur entrée au parlement (et clin d’oeil à l’ami Matvail qui y voit un tournant libertarien, je réplique que leur fans sont concentrés dans le très gauchiste alternatif Friedrichshain texte). Dieu merci, les Nazis restent bien à l’écart de la chambre des députés…malgré leur score supérieur au FDP.

En attendant le nouveau Sénat, amusez-vous avec le très complet outil de résultat du Berliner Morgenpost ici.


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