Ce post m’est inspiré par cet article du Berlin 030. Accessoirement, c’est un ode à Tacheles qui fermera bientôt…
J’ai connu Oliver Eglin et Harry Leath la première année où j’étais à Berlin en 2006. J’étais guide, le premier stagiaire au bureau alors que le deuxième, si mes souvenirs sont bons, avaient vu ses plans de job s’effondrer pour l’été. Je me souviens d’avoir été « parler allemand » pour eux à plusieurs endroits. Et je pourrais bien sûr écrire un livre de toutes nos histoires de clubs et autres…
Une bonne qui ne mettra personne dans le trouble LOL: à 4:00 du matin, Harry et moi nous sommes obstinés avec le gars de la pizzeria coin Oranienburger/Friedrichstrasse pendant un bon 10-15 minutes. Il avait notre âge, était né à Berlin, jamais été en Turquie mais pas question qu’il soit Allemand, c’était beaucoup trop demandé, adhérer à un peuple inférieur qui lui avait tout donné par l’entremise de son État-providence… On l’avait rincé, je l’avais même appelé « Deutschfeindlich » (jeu de mot avec Ausländerfeindlich, xénophobe) mais, à bien y penser, peut-être avions été nous été les premiers à lui dire qu’il est aussi Allemand que les autres [d’ailleurs un certain Luso-Canadien se fait passer le même sermon par moi très souvent].
Si ce n’étaient de ces deux Britanniques qui ont tout changé leurs plans de carrières par amour pour Berlin, j’y vivrais encore sans aucun papier (« who cares??? » disaient-ils). La dernière fois que j’ai vu Oliver, lors d’un brunch à Londres (oui, je suis aussi jet-set que ça!), il m’a même servi ma propre médecine « You’re not allowed to live an unhappy life in Canada, Frenchie, you’ve got only one life and it has to be a good one. So do what you want, move to Berlin and who cares about your fucking papers? You shall defeat the nazi Ausländerbehörde »*.
Oliver est photographe, Harry est plutôt en business et les deux savent très bien combiner leurs forces: pubs, défilés de mode, soirées techno… C’est leur créneau. Mon ipod est ne manque rien!
Malgré ce que m’a appris ma « culture nationale », il ne me viendrait à l’esprit de les rabaisser parce qu’ils ont réussi où j’ai échoué. D’abord, parce que pour moi, c’est très relatif puisque j’ai encore le temps! Et, dans le pire des cas, ce sera mon dernier repos…
Tant qu’à faire, je vais ajouter d’autres cheers: Fred et Pascal, deux Français qui ont investi dans l’immobilier après avoir eu le coup de foudre. Et Ramses, un autre collègue de 2006, de père mexicain, qui a ouvert des restaurants acclamés par le chronique voyages du New York Times.
Tout ce monde a des passeports de la bonne couleur (bourgogne) mais il reste que, contrairement à ces Allemands « de souche » qui attendent des jobs blindés, ils font quelque chose de hautement meilleur à mes yeux: réaliser leurs rêves. Et, par la même occasion, ça profite à Berlin et à l’Allemagne dans une mesure que personne, en Allemagne, ne veut voir!
* On me réclame au Danemark également, avant-hier un ami me dit sur Facebook « When you pass your citizenship test »…
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