La semaine dernière, après bien des délibérations, l’Althing adoptait la troisième mouture de l’accord avec Londres et La Haye concernant l’indemnisation des épargnants floués par la chute de la filiale de Landsbankinn Icesave. 400000 Britanniques et Néerlandais ont perdu de l’argent, argent qu’ils ont partiellement récupéré par leurs gouvernements respectifs, qui essaient depuis 3 ans de se faire rembourser par l’Islande.
Il s’agit du troisième essai. Le premier a été rejeté par la classe politique, on trouvait que l’échéancier ne respectait pas du tout la remise sur pied de l’Islande. La deuxième, un peu mieux, n’a pas reçu la sanction présidentielle et c’est le peuple qui s’est chargé de le mettre aux poubelles le 6 mars 2010 – dans une proportion de 93%.
En tout, l’État islandais doit près de 4 milliards de dollars. Icesave 2 proposait un remboursement échelonné entre 2016 et 2024, à 5% d’intérêt.
Icesave 3, adopté par l’Althing par 44 voix contre 16 (3 abstentions), prévoit un remboursement réparti sur 30 ans, de 2016 à 2046, à 3% (NL) et 3.3% (UK) (BBC News). Personnellement, j’ai été de ceux qui ce sont dits: Dur d’avoir meilleur deal, aussi bien voter oui.
Sans aucune surprise de ma part, au cours d’une conférence de presse dimanche après-midi, Ólafur Ragnar Grímsson a annoncé la même chose que l’an dernier. Traduction officielle de sa déclaration.
Je pense que le référendum est inévitable, dans la mesure où ce fut la méthode employée l’an dernier, et qu’une si grande « aventure » financière doit être approuvée directement par les électeurs. Sans oublier la pétition de 40000 noms exigeant un référendum: impossible de refuser! Ceci dit, et on en parlait sur twitter pendant la conférence de presse, le réflexe du contribuable ne peut être que dire non.
Au moins, même si l’accord est rejeté, étant plus correct que les précédents, on peut s’attendre à plus de discussions et la formation d’un camp du oui officiel.
Ceci dit, ayant échangé avec des opposants à tout règlement, je comprends très bien leur position: Toutes ces négociations équivalent à négocier une sentence judiciaire d’une personne condamnée malgré son innocence. Je serais également curieux de voir une cour de justice européenne se prononcer sur le dossier, les Britanniques et les Néerlandais voulant éviter coûte que coûte qu’un tribunal s’en mêle.
Politiquement, c’est une autre claque au visage du gouvernement de Jóhanna Sigurðardóttir, qui se dit déçue. Un deuxième veto présidentiel, sur un même sujet, c’est évidemment assez pour causer de sérieux doutes sur la possibilité du gouvernement de terminer son mandat.
Par ricochet, ça nous ramène au débat – suspendu depuis le jugement de la Cour Suprême – sur la révision de la constitution. Le Président de l’Islande n’est qu’une figure symbolique, comme nos Gouverneurs Généraux, et bien qu’il possède le droit de veto, ce dernier était pratiquement que théorique jusqu’à ces dernières années. Les constitutionnalistes islandais sont en devoir de se demander si le régime parlementaire n’est pas en train de glisser vers le présidentiel, même si Olafur affirme que le référendum signifie faire décider « l’autre législateur ».
Pas de commentaires à Londres mais, à La Haye, des responsables ont indiqué qu’il n’y aurait pas d’autres négociations.
Vraiment, ce soir, j’ai juste envie conclure: la merde est pognée et je doute réellement que l’on trouve une issue d’ici quelques temps. Un dossier à suivre!
Silfur Egils de dimanche
Aukafréttir: Fréttamannafundur forseta Íslands vegna Icesave
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