Nous sommes en 2006. De Londres à Jakarta, des millions de Musulmans manifestent leur colère contre les caricatures de Mahomet du quotidien danois Jyllands-Posten. Des manifestants mourront dans certains épisodes violents, des ambassades danoise et norvégienne brûleront sous le regarde des polices de ces pays pourtant dictatoriaux et l’Occident abandonnera lâchement le Danemark par peur de représailles.
À Christiansborg, Anders Fogh Rasmussen reste ferme face aux demandes pressantes des diplomates de pays musulmans: NON, les autorités danoises ne s’excuseront pas, ne censureront pas le journal car au Danemark, aucune loi ne permet au gouvernement de dire comment la presse doit faire son métier. Et ce n’est pas aujourd’hui que ça va commencer!
Malgré la tempête, le Danemark n’a jamais cédé. Avec ce qui s’est passé ce soir à Ottawa, on conclut que les politiciens danois ont une longueur d’avance quand le temps vient de défendre les principes de base d’une démocratie libérale comme la nôtre: la liberté de la presse.
La motion de réprimande de la Chambre des Communes est dangereuse, une honte pour ce pays et nos traditions démocratiques. Je souhaite ardemment qu’une organisation comme Reporters Sans Frontières se penche sur le sujet. Pour être honnête avec vous, je doute bien franchement que la FPJQ intervienne car le dossier « QMI vs l’Assemblée Nationale » nous a appris que ses intérêts sont ailleurs que la défense de la liberté d’exercer son métier.
L’État ne doit jamais avoir son mot à dire sur le contenu des médias. Merci à André Arthur d’avoir quitté la chambre, geste d’ailleurs non souligné dans les médias complices de la classe politique et gardiens du Modèle, et honte aux autres, surtout le Bloc pour qui la motion « envoie un message clair ».
Je l’ai compris le message clair: dans le Québec du Bloc, pas de place pour la dissidence.