Archive pour août 2010

28.5%

Les clients d’Orkuveita Reykjavikur doivent ramasser la facture des mauvaises expériences de l’entreprise publique: 28.5% de hausse de tarif d’électricité, chauffage et eau chaude au 1er octobre!

Mbl.is

Éditorial Iceland Review… C’est drôle, ça me donne l’impression que ça pourrait arriver ici!

DDR: To be or not to be ein Unrechtsstaat

Dans une entrevue soulignant les 20 ans du vote de la Volkskammer officialisant la réunification, le dernier ministre-président, et seul chef de gouvernement élu, de la RDA Lothar de Maizière relance, encore une fois, le fameux débat sur le « statut » de la RDA: un État de droit ou une dictature.

Il y en Allemagne de nombreux apologistes, relativistes du régime est-allemand. Personnellement, je suis bien prêt à concéder que c’était moins pire qu’en Corée du Nord ou en Albanie, mais sans plus. Plusieurs Allemands, surtout des « victimes » du capitalisme, trouvent au contraire que, tout compte fait, c’était le paradis, du moins mieux avant. La liste est longue mais elle se résume très souvent à une simple ligne: « Ça sert à quoi d’être libre, d’avoir tous ces choix si on ne peut pas payer? ». JAMAIS, JAMAIS ces gens ne penseront que, dans la vie, il faut travailler pour avoir quelque chose.

Gunnar Schupelius lui répond, lui qui a d’ailleurs rappelé que les anciens communistes n’aiment pas se faire mettre le nez dans leur merde: ici

Berliner Morgenpost

Par coïncidence… Mort d’un ancien correspondant d’ARD à Berlin-Est, un homme qui a donné du fil à retordre aux autorités.

Ces communistes qui rêvent d’être millionnaires

Il y a quelques semaines, on a parlé en Allemagne de cette étude sur la consommation télévisuelle différente entre Ossis et Wessis (ici). Ce dimanche, le Berliner Morgenpost y revient indirectement en parlant de l’état de notre Ossi moyen ()

En tout et partout, 32% des Allemands de l’Est rêvent de s’exiler. Sans trop de surprise, les étudiants sont à la tête du classement (57%) suivis des chômeurs (46%). Pour être bien honnête, si je m’étonne encore du chômage élevé à l’Est, c’est parce que je ne comprends pas que les gens y restent. Après tout, on justifie la fermeture de l’Europe à l’immigration en disant que les chômeurs sont mobiles, qu’un sans-emploi de Leipzig peut travailler de Reykjavik à Sofia, et qu’on n’a donc plus besoin d’étrangers pour combler les besoins.

L’étude montre également que 25% des électeurs die Linke, les néo-communistes comme je les appelle, regardent avidement « Wer wird Millionnär » sur RTL, une proposition plus grande que tous les autres partis, y compris les « méchants capitalistes » du FDP.

Une autre preuve que les communistes aiment l’argent… facile! 😀

Lagacé, la charité et ses bénéficiaires

Ayant décidé que je passais mon tour pour le Pakistan, je devrais peut-être m’abstenir de faire la leçon à quelqu’un comme Lagacé mais je trouve néanmoins à redire pareil dans son cas.

Je vais vous confesser que, dans ma tête, de Moyen-Orient est un immense trou noir qui m’indiffère profondément. Avant de me traiter de raciste, sachez que je ressens la même chose pour des endroits tout aussi blancs et occidentaux que la Bulgarie ou les Bermudes.

Lagacé invoque néanmoins une raison que je trouve sensée: le Pakistan est un rogue state où on supporte fortement des mouvements anti-occidentaux. D’ailleurs, parlant de ça, la BBC rapporte que les Pakistanais se sont soudainement mis à aimer les Américains au point de les critiquer pour la lenteur de leur aide, c’est presque du chantage (ici).

Depuis deux semaines, les humanitaires, du Québec à l’Allemagne, n’ont pas cessé de nous dire que si on ne donne pas, c’est parce que les Pakistanais ne sont pas comme nous. Soit. Mais Lagacé nous dit aussi que, comme les Américains sont riches, ils devraient sécher quand c’est à leur tour de demander la charité.

Selon sa logique, seuls des gens comme les Haïtiens sont donc méritants. Même pas son propre peuple: Saguenay, Manitoba, verglas, séchez parce que vous vivez dans un des pays les plus riches du monde.

Je déduis quelque chose de très simple: dans sa tête, Patrick Lagacé pense que c’est à l’État de le faire et que, quand la Croix-Rougé est « pognée » pour ramasser des fonds, c’est parce que l’État est « minimal », « absent »… bref, on connait le discours.

Qu’il l’écrive donc noir sur blanc!

JdeM: ils ne veulent plus leur job

C’est ma lecture, sans équivoque, sur le conflit de travail au Journal de Montréal. Encore une fois confirmée.

Sur toutes les tribunes, les lock-outés (prononcé normalement et non pas, comme Vincent Gratton ce soir aux « ‘Squelettes », à la française) ne manquent aucune occasion de se moquer, d’insulter leur employeur et, plus grave encore, du produit qu’ils produisent normalement.

Plus grave car, sommes toutes, le JdeM d’avant et après n’a pas changé: un journal populiste, nationaliste, axé sur les chiens écrasés. Des chroniqueurs télé heureux de ne plus avoir à dire que les conneries de TVA sont des chefs d’oeuvres ne devraient plus vouloir retourner en faire.

À moins que leur salaire suffise à faire d’eux des véritables putes de l’information.

Anti-droite ou anti-gauche?

Argu training__ Flyer_Oktober[1]

Reçu par mail ce midi. Un syndicat allemand invite à un séminaire « anti-droite ».

Sauf que leur droite, c’est les nazis. Des droitistes tellement exemplaires, Freedman en serait jaloux! 😛

Heureusement que les Allemands connaissent le terme Liberalismus, sinon on serait dans la merde!

Death panel à la maison

Depuis lundi 13:15 bien précises, la maison est en deuil félin. Le titre ne réfère pas précisément à cela, sa soudaine paralysie (c’était un genre d’attaque cérébrale) ne laissait aucune autre alternative, mais à une conversation tenue par après.

Mon père ne tient aucunement à être en vie, c’est ainsi aucunement surprenant que, pour lui, malgré qu’il admette sa tristesse, « c’est juste un chat ». À la différence de ma mère et moi, il n’aurait jamais pris la peine de demander au vétérinaire ce qui en était, il l’aurait mise sur la table en disant « Tue-la ».

En faisant, devant lui, le lien entre ses « valeurs » et son jugement sur « l’aller simple » de lundi midi, j’ai aussi souligné que ma mère devait avoir des bons papiers parce que c’est certain qu’il la laisserait mourir.

Sa réplique m’a presque glacé le sang

Normalement, une personne qui ne peut pas guérir, surtout si elle devient non autonome, ne devrait pas continuer de vivre. Il faut la libérer de ses souffrances. Malheureusement, ça ne fonctionne pas comme ça

L’hôpital d’Auschwitz, un modèle pour l’humanité?

Au non de la raison

Un rare bon coup de ce gouvernement moribond: le refus d’un moratoire pan-québécois sur l’exploitation de l’uranium.

Aux régions, aux communautés concernées de décider.

De quel droit les militants de « Sept Iles sans uranium » ou autres granos, de souvent bien loin, peuvent-ils se permettent de décider? Ce ne sont pas toutes les régions qui cracheront sur des emplois très bien payés, qui jugeront que les avantages surpassent les inconvénients.

23 octobre 2010: Vive le Québec Libre!

Lien reçu par mail et vu sur Twitter dimanche

Histoire d’une déconnexion

Voici une histoire que j’avais envie de vous raconter depuis longtemps, et dont l’actualité québécoise m’a rappelé l’importance de la partager avec vous

L’histoire commence avec deux chiffres:

Au 1er décembre 1960, Reykjavik et les municipalités environnantes comptaient 88315 habitants.
Le 30 septembre 1966, on évaluait qu’entre 12 et 13000 téléviseurs se trouvaient dans la région.

En 1930, l’Islande avait, à l’instar de ses voisins, instauré un rigide monopole d’État sur la radio. Jusqu’en 1983, il n’y eut en Islande qu’une seule station à la programmation conservatrice et austère, tout comme il n’y avait qu’une chaine de télévision ne diffusant que quelques heures en soirée jusqu’en 1986.

Pour les habitants des villes avoisinant la base militaire américaine de Keflavik, autant dire la moitié des Islandais, l’histoire est légèrement différente. En effet, à partir de 1952, l’Armed Forces Radio and Television Service Keflavik, avec la bénédiction du ministère des affaires étrangères, offrait une alternative sur la bande AM 24/7, 36 ans avant que la radio islandaise émette la nuit.

Le 4 mars 1955, la base se dote de sa propre station de télévision. L’émetteur n’étant pas trop puissant, le gouvernement islandais ne dit rien mais c’était mal connaître ses administrés. Un marché de la télé nait en Islande, les gens dépensant des sommes colossales pour acheter des appareils et construire des antennes très haute pour bien recevoir le signal de 50w.

L’alarme est sonnée par la gauche* en 1959: la télévision américaine est mauvaise pour l’Islande. À partir de 1961, un nouvel émetteur de 250w permet de bien couvrir la région sud-ouest et la télévision devient de plus en plus répandue dans la capitale islandaise. Vu la demande, la grille des programmes commence à paraître discrètement dans certains journaux.

Les centristes du Parti du Progrès s’inquiètent qu’une chaine étrangère a le monopole de la télévision en Islande. Le 13 mars 1964, 60 intellectuels signent une pétition demandant à l’Althing de faire restreindre l’AFRTS Keflavik aux seuls militaires. Ils jugent que, comme l’armée, la télévision américaine souille l’Islande.

Pendant que leurs élites cherchent à faire disparaitre le petit écran américain, les Islandais continuent d’acheter les précieux objets. Si bien que, lorsque la « vraie » télévision islandaise entre en ondes le vendredi 30 septembre 1966, elle est loin de n’avoir qu’une poignée d’auditeurs: on dénombre entre 12 et 13000 téléviseurs en Islande en ce moment.

On aurait pu croire que l’honneur était sauf: la « merde américaine » était désormais sous-titrée en islandais, brassée avec de la « haute culture » britannique, ouest-allemande et scandinave tout aussi sous-titrée auxquelles on ajoutait les nouvelles et, de temps en temps, une production locale.

Mais c’était encore trop. Le téléspectateur pouvait encore être contaminé s’il « pitonnait » et, à 8 heures contre 2-3, les chances restaient élevées que le « canal impérialiste » reste bien ancré dans les habitudes. Le 15 septembre 1967, les Américains plient et réduisent la portée du signal, qui n’atteint plus la capitale. C’était encore trop, en 1972, on le réduit de manière à ce qu’il dépasse à peine la zone où vivent les militaires et leurs familles.

Pas encore assez. Entre 1972 et 1974, les journaux islandais sont pleins d’éditoriaux et de courriers affirmant que la station de télévision américaine est illégale car elle brise la loi islandaise sur la radio. Sans doute écoeurés des mauvaises relations avec les autorités islandaises à cause de la télé, les États-Unis cèdent finalement en 1974: l’AFRTS Keflavik devient câblée, plus aucune minute, pas même une mire, ne viendra contaminer les Islandais.

Plus tard cette année là, le député Albert Gudmundsson se lève et demande le consentement de la chambre pour légaliser la télévision de Keflavik: ils sont CINQ à se lever.

Les leçons tirées de cet épisode sont multiples et demeurent très actuelles:

– Quand les élites s’imaginent connaître la Vérité, le peuple a toujours tort.
– Il est illusoire de croire que l’argent achète tout: il y avait des lobbies plus fort que celui des gens ordinaires ayant englouti des sommes colossales pour s’offrir un téléviseur.

* Les Islandais prendront néanmoins leur revanche. En 1984, une grève des fonctionnaires les prive de radio et de télé pendant un mois. Sous la pression populaire, le gouvernement abolit le monopole d’État en 1986.


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