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D’un extrême à l’autre

Billet ayant dû être écrit samedi

Le 21 novembre 1992, le squatteur anarchiste Silvio Meier était poignardé à mort à la sortie ouest de la station de métro Samariterstrasse dans Friedrichshain (au coin de chez nous, dans mon ancienne vie).

Depuis, chaque année, l’extrême-gauche se rassemble afin de commémorer sa mort ainsi que tous les crimes commis par ceux qu’ils appellent les Fascistes. La marche de cette année a eu lieu samedi, l’édition 2011 prenant une saveur particulière alors que l’Allemagne est encore sous le choc des « Döner-Morde ».

Le simple nom de l’évènement, « Demo gegen Rechts » (Manif contre la droite), explique à lui seul pourquoi aucun parti politique allemand, aussi libéral soit-il, ne veut être associé à la droite du centre. C’est le spot des nazis, point.

On peut parler pendant des milliers d’années de la justesse théorique d’un tel positionnement mais bon.

Une marche de 2600 personnes, encadrées par 600 policiers, dans le calme si ce n’est les habituelles roches lancées aux policiers et sur les véhicules.

Moi, quand je les regarde, j’ai l’impression de voir un gang de rue qui pleure ses victimes aux mains de ses adversaires. Je n’ai aucune pitié pour ces anti-démocrates de gauche qui se croient persécutés par ces anti-démocrates de droite. Ce sont deux extrémismes qui non seulement ont plus en commun qu’ils ne voudraient l’admettre mais qui, dans les faits, ne représentent pas grand chose (ni grand monde) dans l’ordre politique actuel.

Ils me font rire, ces gens d’extrême-gauche habillés en noir qui exigent que la constitution allemande interdise le nazisme. Non seulement parce que le droit criminel allemand est déjà assez poussé là-dessus mais aussi parce que ce n’est pas en interdisant quelque chose qu’il disparait.

Devrait-on leur rappeler qu’en plus, ça serait utiliser la même médecine que le Troisième Reich a servi aux partis politiques?

Pire encore, interdire le nazisme voudrait aussi dire, par sa définition, interdire le communisme…

Ceci dit, tant et aussi longtemps que le communisme aura bonne presse en Allemagne et de par le monde, on continuera à fermer les yeux.

Berliner Morgenpost

P.S.: Je vous invite à poursuivre la discussion chez Antagoniste

Noch Einmal

À mon grand désarroi, chaque révélation dans l’affaire des « Döner-Morde » se fait sous les « applaudissements » de la gauche allemande, elle qui trouve que les services de secrets sont plus intéressés par le communisme que le nazisme. Ceci dit, alors que la police annonce que le nombre de victimes de la « terreur brune » serait beaucoup plus élevé qu’on le pensait ici), je crois que c’est toute l’Allemagne qui doit non seulement cesser de se laver les mains avec l’extrémisme politique mais aussi vis-à-vis tout cette culture qui encourage, ou du moins ferme les yeux, la xénophobie (j’y reviendrai avec un document de Der Spiegel d’ici quelques jours).

Prenons, par exemple, ce fait divers de vendredi: un Africain (en Allemagne, on dit pas noir, puisque les Nazis utilisaient ce mot) de 62 ans a été injurié par rapport à sa couleur de peau par un contrôleur de la société de transports de Berlin parce qu’il voyageait sans billet. De tels cas on beau finir entre les mains de la police, leur fréquence rappelle comment les Allemands n’ont manifestement rien compris.

Et c’est le pire de toute cette histoire.

La terreur brune continue…

Cette histoire de « terreur brune », ces néonazis ayant commis des meurtres racistes pendant des années sans s’être fait inquiéter par les autorités, fait de grandes vagues en Allemagne. Les médias ne lâchent pas le morceau et plusieurs politiciens sont dans l’eau chaude.

Cela fait plusieurs jours que je veux écrire sur le sujet mais les nouvelles évoluent plus vite que mon texte, je vais donc attendre. J’imagine que mon point de vue d’ancien « Scheißausländer » (étranger de merde) est recherché!

Mais un fait divers de jeudi attire mon attention: À Berlin, dans le centre commercial Alexa sur Alexanderplatz, un touriste américain de 48 ans a été agressé par deux néonazis (ici).

Un évènement qui rappelle que pour être pris pour cible par eux, même pas besoin d’être « pas blanc ». Ne pas descendre des couilles de Beethoven suffit.

1938 est encore proche…

Le 9 novembre 1938, les Nazis s’en prenaient à la communauté juive en représailles à l’assassinat du diplomate Von Rath à Paris. On a donné à cet évènement le nom de « Kristallnacht » (Nuit de Cristal), bien que l’Allemagne moderne y préfère « Reichspogromnacht » – les coupables sont ainsi identifiés, et on comprend que ce n’était pas une fête!

C’est bien malheureux mais l’actualité judiciaire berlinoise nous apprend que le passé vit encore parmi nous. Mardi soir, dans Lichtenberg, un Africain a été sauvagement battu. S’en est suivi un incendie criminel dans maison de jeunes appartenant à un mouvement de jeunesse socialiste, le deuxième en moins d’un mois.

Ce ne sont pas des évènements qui surprennent, on sait que les Néonazis agissent souvent lors de tels « anniversaires ». Même si c’est marginal, ça reste que ça fait partie de la vie dans l’est de l’Allemagne. Je sais que, devant quelqu’un vêtu tout en noir, il ne faut pas s’ouvrir la bouche. Quand j’ai enseigné le français dans le Landkreis Sachsische Schweiz, haut lieu du néo-nazisme, je me souviens que la police cherchait de la littérature du NPD dans les écoles et que les parents y étaient d’une vigilance envers leurs ados pour éviter qu’ils entrent en contact avec le « milieu ».

Car on m’a tôt appris que les Nazis, comme une secte, recrutent leurs adeptes quand ils sont jeunes et naïfs. En ex-RDA, leurs proches possèdent écoles de conduite, discothèques pour ados, ils sont bénévoles à l’aide aux devoirs, s’impliquent dans les associations sportives… L’extrême-droite courtise donc les gens de la même manière que la gauche, un phénomène qui semble mystifier plusieurs mais qui ne surprend personne ayant constaté que les deux disent à peu près la même chose et s’adressent au même public.

C’est d’ailleurs pour cela que Nazis et Communistes s’entre-tuaient dans l’Allemagne des années 20. Et qu’aujourd’hui, que des Néonazis mettent le feu à des maisons de jeunes où vont des enfants aussi jeunes que 6 ans se font « éduquer dans une perspective socialiste » (wikipedia).

Certains n’ont définitivement pas retenu les leçons de l’histoire.

Rebaptiser les commerces: Laver plus blanc que blanc

Samedi après-midi, le centre-ville de Montréal a été « visité » par des manifestants sympathiques à la cause du Mouvement Montréal Français pour augmenter la présence du français dans les commerces. Signe que l’agenda des militants linguistique se radicalise, la cible n’est désormais plus tant la langue de service (la situation s’étant grandement améliorée), mais les noms.

Permettez-moi d’abord de voir, encore une fois, une preuve que ces gens sont anti-anglais davantage que pro-français quand j’observe que des marques comme American Apparel et Second Cup les empêchent de dormir, mais qu’ils n’ont absolument rien à cirer du suédois IKEA ou des danois Jysk ou Ecco.

Je rage quand j’entends Denis Trudel dire à François Cormier de Radio-Canada que le mouvement n’exige que la « normalité », ce que « tous les peuples du monde ont ».

Bien, Denis, allons voir…

Constatons d’abord que les « Bureaux en Gros », « Marché Express » ou encore « Les Cafés Starbucks » sont des faveurs accordées aux marché québécois et dont on ne retrouve que peu d’exemples ailleurs dans le monde.

L’automobiliste européen qui va faire le plein chez Total va payer dans un dépanneur appelé « Bonjour » sur la totalité du continent… Pas de « Ciao » ou de « Dobry den ». À côté, Aral impose la bannière « Aral Store ». Lequel préférez-vous?

Les grandes banques américaines servent volontiers leurs clients en espagnol mais elles ne traduiraient jamais le « branding » de leurs cartes, et encore moins leurs noms. D’ailleurs, trouvez-moi donc le slovaque sur celles-ci, ici je vois très bien le « expires end of » mais pas de féroïen et aucune trace de russe ici non plus. Une des grandes institutions financières suédoises a pour nom Swedbank, pas Sveriges Bank.

Mais puisque l’on parle de magasins et de vitrines, continuons notre tour du monde…

Voici l’affichage des soldes devant un magasin Karstadt en Allemagne.

Observons les noms des commerces dans ces centres d’achats de Reykjavik, Oslo, Mlada Boleslav, Copenhague et même Sofia.

Les mêmes noms reviennent, sans traduction, et même, parfois, derrière une raison sociale anglaise se cache une entreprise tout à fait locale. Et non, ça ne semble pas causer d’urticaire à beaucoup de monde hors du Québec et de la France.

Ma recherche m’a même fait découvrir que Pharmaprix a des magasins en Pologne, en Israël et en Chine sous le très local nom de Super Pharm!

Et au final, parce qu’on pourrait en parler éternellement, j’aimerais souligner que, selon moi, ces enragés du français devraient apprendre à pardonner. Pardonner, ça ne veut pas dire s’écraser ou se soumettre, contrairement à ce qui semble être exprimé.

Je me souviens de mon étonnement de voir des touristes israéliens en Allemagne, tout comme je trouvais étrange les bonnes relations des Tchèques et des Polonais à l’égard de leurs voisins qui, il y a 70 ans, voulaient les exterminer. Et quand j’en ai discuté, on me disait essentiellement « C’est fini ces histoires-là ».

Il n’y a jamais eu de chambres à gaz au Québec. Aucune mesure contre le français n’a été aussi dure que ce que la Russie et l’Allemagne ont fait subir à la culture polonaise.

Et pourtant, à entendre nos drama queens nationalistes, on croirait que c’est tout le contraire.

Bien ce sont eux les impérialistes.

Le foulard palestinien d’un Pirate fait des vagues

Je vous en parlais la semaine dernière, la tenue vestimentaire des 15 députés pirates à la Chambre des Députés de Berlin a fait jaser.

Si le foulard palestinien de Gerwald Claus-Brunner a été autorisé par les règles parlementaires, il a fait sortir dans les médias Charlotte Knobloch, ancienne présidente du Zentralrat der Juden in Deutschland, le Conseil Central des Juifs en Allemagne.

Car, écrit-elle, « le foulard palestinien n’est pas que le symbole des mouvements de libération du Tiers-Monde et de la gauche occidentale, c’est aussi celui du nationalisme, la lutte armée et l’antisionisme ».

Le principal intéressé n’a pas apprécié être interpellé publiquement mais ne s’est pas gêné pour exprimer son désaccord avec la dame, notamment sur la définition qu’elle fait de son foulard, qu’il dit porter depuis 1995 après l’avoir reçu en cadeau.

Comme Yasser Arafat, Brunner affirme qu’il portera le foulard tant que la constitution allemande l’autorisera mais, surtout, tant et aussi longtemps que « le conflit au Moyen-Orient ne ce sera pas terminé par un compromis ».

Ce n’est donc pas demain la veille.

Mais après le programme électoral et les chandails du Che, un autre clou dans la thèse du libertarianisme des Pirates…

Angela Merkel: Le salaire minimum par la porte d’en arrière?

Lors de son élection il y a 2 ans, Angela Merkel avait promis qu’elle n’instaurerait pas de salaire minimum en Allemagne. La clause est inscrite noir sur blanc dans le contrat liant la CDU/CSU au FDP. Malgré les demandes des syndicats, les sondages en faveur, la chancelière n’a pas bronché. Seuls quelques secteurs, plus pénalisés par la concurrence polonaise, se sont vus imposé une telle mesure sociale.

C’est ironique d’entendre que la mesure est controversée dans un pays où l’intervention de l’État au niveau social est si bien vue et où les travaillons ont acquis tant de droits avec les années. L’histoire nous dit que patrons et syndicats allemands n’ont jamais voulu voir l’État se mêler de leurs négociations salariales, ce qui explique donc l’absence d’une telle politique jusqu’à tout récemment.

Les demandes pour un salaire minimum allemand ne sont apparues qu’à partir du moment où le marché du travail a commencé à changer: temps partiels, horaires variables, postes contractuels… mais c’est surtout la concurrence de l’Europe de l’Est qui a fait hausser le ton. À preuve: le secteur de l’entretien ménager a été le premier à bénéficier d’un salaire minimum déterminé par l’État.

Je crois l’avoir déjà écrit, la question me déchire. Autant je suis séduit de voir patrons et travailleurs négocier ensemble leurs conditions, autant je me désole de voir que de nombreux Allemands travaillent à temps plein pour 400€ par mois. Parce qu’il y a, en Allemagne et surtout à l’Est, un crony-capitalism nouveau genre: Au nom de la réinsertion sur le marché du travail, l’État ne pénalise pas les prestataires d’allocations qui gagnent moins de 400€ par mois. Vous avez donc des tonnes d’employeurs qui en profitent, le gouvernement leur fait pratiquement un cadeau en subventionnant les salaires de la sorte!

Le gouvernement fédéral a en mains des études lui disant que le salaire minimum universel (s’appliquant à tous les secteurs) n’aura pas d’impact sur le marché du travail, les syndicats, les partis d’opposition et la population sont en faveur… Facile donc pour Angela Merkel de se lever et d’admettre qu’elle y pense sérieusement.

Coincée par sa promesse envers le FDP, la chancelière propose donc un « salaire minimum par la porte d’en arrière »: il s’agirait, pour le gouvernement, d’instaurer une sorte de plancher salarial. En d’autres termes, une loi indiquerait qu’aucun Allemand ne peut gagner moins de X en occupant un emploi à temps plein: 7.79€ de l’heure à l’Ouest, 6.89 à l’Est. Le montant serait fixé à partir de ce que les conventions collectives assurent aux personnes employées de façon temporaire.

Les employeurs trouvent le montant trop élevé – notons qu’à l’inverse, le SPD et les Verts jugent que c’est trop bas pour assurer l’indépendance financière des citoyens. Le FDP considère que c’est une attaque envers le « dernier rempart du libre-marché » ainsi qu’une attaque envers l’indépendance du marché du travail allemand. Le FDP refuse que les salaires soient négociés en campagne électorale, Angela Merkel réplique que non, une commission sera responsable de déterminer le salaire et non pas les politiciens tous seuls.

Qu’Angela Merkel affirme qu’elle agit au nom de la valeur du travail, c’est bien noble mais mon petit doigt me dit qu’elle se prépare pour la campagne électorale de 2013 où le SPD pourrait très bien reprendre la chancellerie. Cela dit, elle a aussi des chiffres qui la pousse à faire quelque chose: 22% des Allemands sont à faible revenu et 1.4 millions de travailleurs allemands ne peuvent joindre les deux bouts sans l’aide supplémentaire de l’État.

Le FDP émet des réserves surtout au niveau du chômage des jeunes, donnant l’exemple des pays voisins. Vrai que la situation européenne ne se compare pas vraiment à l’Amérique du Nord, où le salaire minimum est davantage un affaire d’étudiants.

Bien hâte de voir où ce débat va mener!

Avec le Berliner Morgenpost

Des Pirates au Parlement

C’est ce jeudi qu’avait lieu la rentrée de la Berliner Abgeordenetenhaus, la Chambre des Députés de Berlin. Le 17ième parlement berlinois compte 149 sièges pour les 5 prochaines années, y compris un caucus de 15 députés du Piratenpartei.

À eux seuls, ces 15 ont mobilisé une bonne partie de l’attention. D’abord par le simple fait qu’il s’agit du plus fort succès électoral d’un parti pirate, ensuite parce que la tenue vestimentaire ne soit pas exactement au goût du décorum parlementaire et parce qu’ils ont, d’emblée, exigé plus de droits pour les plus petits caucus et les députés individuels.

Ces politiciens nouveau genre n’aiment pas la cravate, sont déçus de ne pas pouvoir manger pendant la session et restent accrochés à leurs iPhone afin de tweeter en direct, souvent de façon bien irrévérencieuse, ce qui se passe dans l’ancien parlement prussien. N’ont-ils pas promis la transparence totale?

L’arrivée du parti dans un parlement permet également d’en savoir un peu plus sur son orientation idéologique. Mon scepticisme à l’égard du libertarianisme du parti semble confirmé: le caucus pirate est déçu de prendre la place du FDP, à la droite de la CDU. Leur place de choix? À gauche, entre les Verts et Die Linke. Un choix refusé par le SPD qui ne voulait pas se tasser à droite dans l’hémicycle. Pour la petite histoire, sachez que le programme électoral ne penchait pas exactement du côté droit: repas scolaires gratuits, transport en commun gratuit et sous propriété municipale, salaire minimum, etc.

Je termine ici sur quelques statistiques sur la composition de la nouvelle chambre, vous faisant remarquer au passage que le Berliner Morgenpost a réussi à me faire sacrer. Quand je dis que derrière chaque Allemand se cache un irréparable nationaliste… Le journal fait la manchette ainsi « Les Berlinois sont une minorité au parlement berlinois ». Que voulez-vous chers amis de Springer Verlag, les « de souche » ne sont que 23% des 3.4 millions de Berlinois, aussi bien vous faire à l’idée!

Répartitions des sexes: H 65.1% F 34.9%. Le plus gros contingent féminin est chez les Linken, le plus petit chez les Pirates.
Avocats, professeurs et « political scientists »: les trois professions les plus courantes.
Les députés sont âgés entre 19 et 73 ans, une moyenne de 45.

Parteitag der Linken: Marxistenkongress

Si les yeux des Québécois sont tournés vers Jean Charest à Québec, les observateurs de la politique allemande sont curieux de voir et d’entendre ce qui se passe à Erfurt où le parti d’extrême-gauche Die Linke tient son congrès.

Le discours d’ouverture de Gesine Lötzsch a donné le ton à ce congrès sensé accoucher d’un programme pour les prochaines élections. Non seulement veut-elle nationaliser les banques, elle désire aussi interdire aux diffuseurs publics ARD et ZDF de présenter les cours de la bourse. Son portrait apocalyptique de la société capitaliste actuelle a été chaudement applaudi par les 550 délégués présents.

Dans un autre discours, Oskar Lafontaine, le visage ouest-allemand de ce parti qui fut jadis le SED, s’est emporté pour la fameuse « K-Frage ». Pour lui, l’image du communisme en Allemagne doit être réhabilitée. Pourquoi, dit-il, la France a-t-elle en tête la Résistance contre l’occupation nazie lorsqu’elle pense aux communistes alors que l’Allemagne est incapable de penser à autre chose qu’au Mur et à Staline?

Oskar Lafontaine a d’ailleurs posé ses conditions pour une (improbable) participation du parti à un gouvernement fédéral: pas de coupures de programmes sociaux, pas de coupures de postes. Afin de mieux s’attaquer aux Verts, le parti devra également prendre le virage de l’écologie et de la décroissance. À l’appel de théologiens protestants fervents admirateurs du socialisme démocratique, l’ancien chef a également exhorté les militants à inscrire l’amour au programme.

Samedi, le pacifisme lâche des délégués a été révélé au grand jour lorsqu’ils ont voté en faveur d’une interdiction totale de tout déploiement militaire de la Bundeswehr, y compris les missions humanitaires sous l’égide des Nations Unies.

Au milieu de votes divers concernant l’existence d’Israël, la nationalisation d’entreprises névralgiques, le parti s’est également entendu pour une légalisation complète des drogues.

Et si vous pensiez que l’appellation « Congrès des Marxistes » était de l’ironie, sachez que c’est l’héritage dont se revendique Die Linke 120 ans après le « Erfurter Programm » du SPD. Et que, quand ils ne sont pas marxistes, ils sont trotskystes!

Le tout sous le slogan de la liberté et de la solidarité bien sur!

ZDF
Berliner Morgenpost
Berliner Morgenpost

Heiner Geißler: Conservateur anti-capitaliste

Secrétaire général du parti de 1977 à 1989, Heiner Geißler est en quelque sorte un sage de la CDU. Député et ministre, au fédéral comme dans les Länder du Baden-Württenberg et Rheinland-Pflaz pendant plusieurs mandats, il est une figure bien connue de l’Allemagne d’après-guerre.

Le cher Heiner était bien connu pour ses colères contre la gauche: il a accusé les gauchistes d’être des sympathisants du terrorisme lors des épisodes de la RAF, il jugeait que le SPD était une 5ième colonne soviétique en Allemagne de l’Ouest… Willy Brandt l’avait qualifié de politicien le plus haineux qu’ai connu l’Allemagne depuis Goebbels!

Comme il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idées, le cher Heiner a modéré ses ardeurs conservatrices avec l’âge… En fait, il faudrait plutôt dire qu’il a complètement changé de bord et c’est à se demander pourquoi il ne déchire pas sa carte de la CDU pour s’engager auprès des Linken.

En 2007, il rendait public son adhésion au mouvement anti-mondialiste ATTAC. Il se fait un critique virulent de l’ordre économique mondial actuel, « turbo-capitaliste », « ultra-conservateur », « néo-libéral »… etc.

Le voici donc, disant aux auditeurs de ZDF que le capitalisme n’a pas d’avenir


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