C’est un bien mauvais jour pour la liberté de circulation entre le Canada, le Mexique et la République Tchèque. Cependant, même le grand apôtre de la liberté de mouvement que je suis comprend le dilemme du Canada et les circonstances qui l’ont amené à prendre la décision d’imposer aux Tchèques et aux Mexicains de se munir d’un visa.
Ayant feuilleté rapidement les réactions sur les nouvelles de Radio-Canada, j’ai vu que plusieurs personnes anticipent des représailles de l’UE au nom de la solidarité. C’est d’ailleurs là-dessus que mise Prague pour faire reculer Ottawa.
Or, il me vient en tête que l’UE (ou, du moins, ces membres) ont plusieurs fois rappelé à l’ordre la République Tchèque et les autres Pays de l’Est pour la discrimination envers les Roms, mais aussi en raison des problèmes sociaux qui sont transférés dans les autres pays lorsqu’ils émigrent à l’Ouest.
Quand je travaillais à Berlin comme guide touristique, j’étais constamment dérangé par des Tsiganes qui venaient mendier de l’argent à mes clients sans même s’excuser de m’interrompre. À Copenhague, ils sont les seuls à ignorer la loi danoise qui interdit de quêter.
Il y a tout juste quelques semaines, des habitants de Belfast s’en sont pris aux Tsiganes originaires de Roumanie. On se souviendra également de la situation en Italie.
De plus, on ne peut passer sous silence le fait que les Quinze ont renié partiellement un des principes fondateurs de l’UE en fermant leurs frontières aux ressortissantes des États issus de l’élargissement de 2004 + Roumanie et Bulgarie afin d’éviter, disons-le franchement car c’est la vraie raison, une vague de cheap labour qui aurait déferlé sur leur territoire.
Sachant cela, je doute qu’Ottawa ait vraiment peur. Et à ceux qui accusent les Conservateurs, dites-vous que c’est le gouvernement Harper qui, en 2007, avait levé l’obligation.
Trop penser, ça donne un blogue... 
En fait cela démontre que le Canada a une politique mal adaptée quant aux réfugiés. Visiblement, il existe certains réfugiés qui connaissent bien comment la game fonctionne, et cela souvent sur le dos des véritables réfugiés. Plusieurs pays (et je parle de pays développés) imposent la détention obligatoire ou la simple expulsion aux réfugiés qui viennent en tant que »visiteurs ». En fait, ces gens font un choix en venant au Canada avec les conséquences subséquentes. Je crois que ceux qui ont pour un quota illimité de réfugiés ne réalisent pas qu’on est très proche de se retrouver au Canada avec une situation semblable à celle de la grande majorité des pays Européens, soit la montée de la droite nationale (et cela n’a bien entendu rien à voir avec le PC actuel). Pour revenir au Parti Conservateur, l’idée que certaines personnes et l’opposition parlementaire s’opposent à ces mesures me font bien rire, car les Libéraux avaient fait exactement la même en 1997-1998. Dire qu’il est beau de critiquer (je parle aussi au NDP et du Bloc), mais cela peut certainement avoir l’effet d’un couteau à double tranchant qui peut faire bien mal.
Soit dit, mis à part certains groupes très particuliers de personnes (Autochtones du Chiapas, victimes de la guerre de la drogue), je ne vois pas comment pourrait-t-on accepter des réfugiés du Mexique. Il parait bien que 90% des réfugiés Mexicains ne se conforment pas aux normes pour être acceptés comme réfugiés. Pour les Roms, laissons à l’UÉ ce problème si on veut en fait éviter des événements comme à Belfast chez nous. Quand même, sans vouloir être raciste ou xénophobe, je ne connais pas beaucoup de gens qui ont voyagé ou vécu en Europe qui aimeraient avoir des Roms comme voisins.